LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR LES CHERCHEURS EN OPEN SOURCE POUR ÉTUDIER LA CHINE
Depuis une dizaine d’années, la République populaire de Chine exerce un contrôle strict sur Internet afin de limiter le flux d’informations. Cela a pour conséquence de rendre de plus en plus difficiles les investigations menées en open source, en particulier celles qui concernent la Chine. Cet article a pour but de présenter un aperçu des défis qui se présentent aux chercheurs qui s’intéressent à cette question, en se concentrant principalement sur les personnes situées hors de Chine. Depuis 2017, les tactiques de censure évoluent constamment, ce qui réduit l’anonymat en ligne et rend de plus en plus difficile l’accès à certaines plateformes et méthodes d’investigation en Chine. Les chercheurs doivent donc faire preuve de créativité pour contourner ces restrictions tout en cherchant à améliorer la situation.
LIMITATIONS D’ACCÈS À INTERNET EN CHINE
Depuis le début de la campagne de détention massive visant les minorités musulmanes au Xinjiang, de nombreux documents relatifs aux travaux de construction effectués dans les camps de rééducation ont été publiés sur les sites gouvernementaux et archivés par les chercheurs. Cependant, ces documents sont aujourd’hui en partie supprimés. Entre autres restrictions, certaines plateformes sont inaccessibles et souvent, il faut être enregistré avec un numéro de téléphone chinois pour y accéder. Le processus d’obtention d’une carte SIM chinoise implique l’attribution d’une identité réelle, ce qui rend difficile l’anonymat en ligne. Les chercheurs basés à l’extérieur du pays peuvent rencontrer des difficultés supplémentaires pour obtenir une carte SIM chinoise, car cette démarche est désormais plus compliquée avec les restrictions de voyage dues à la pandémie de Covid-19.
EXPLORER LES MÉDIAS SOCIAUX CHINOIS
Les chercheurs ont également constaté que de nombreux contenus supprimés en Chine étaient encore accessibles dans d’autres pays. Cependant, la restriction et la censure des images diffusées sur Xiaohongshu (une application de partage d’images et de vidéos similaire à Instagram), Douyin (l’équivalent chinois de TikTok), Weixin (la version chinoise de WeChat) et Weibo (un site de microblogging similaire à Twitter) rendent les investigations plus difficiles encore. Les restrictions sont également différentes pour les versions internationales de ces applications, ce qui nécessite la création de comptes différents pour y accéder.
LES RISQUES LIÉS À L’UTILISATION DE COMPTES PERSONNELS
Les chercheurs ont souligné que les risques encourus étaient plus élevés pour les personnes de nationalité chinoise. En effet, ces dernières sont souvent contraintes d’utiliser les comptes des réseaux sociaux pour accéder à certains services en ligne, ce qui peut les exposer à des risques si ces comptes sont utilisés à des fins de recherche. Les chercheurs doivent donc trouver de nouveaux moyens pour mener des investigations sans mettre en danger leur propre sécurité ou celle de leur famille.
CONCLUSION
Dans un contexte de censure de plus en plus étendu en Chine, l’histoire récente a montré que la communauté de recherche parvient à contourner les restrictions en utilisant des méthodes innovantes en open source. Le rapport insiste sur la nécessité de présenter des solutions pour aider les chercheurs dans ce domaine à accéder à des informations précieuses et à des plateformes qui leur sont souvent fermées.