La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a lancé un avertissement aux députés pour leur rappeler « l’ensemble des règles destinées à encadrer et guider » leur comportement. Selon un courrier révélé par France Inter, la présidente pointe du doigt la dégradation de la qualité des échanges au Palais Bourbon. Elle rappelle que l’expression dans l’hémicycle est exclusivement orale et que l’utilisation de pancartes, de documents, d’objets ou instruments divers est interdite. Elle rappelle également que l’emploi de tout outil de communication avec l’extérieur est interdit, y compris les plateformes retransmettant le flux vidéo ou audio des débats tels que Twitch, très prisé par le député LFI Ugo Bernalicis.
La présidente insiste également sur la tenue vestimentaire adoptée par les députés dans l’hémicycle qui doit être neutre et en adéquation avec la solennité des lieux. À ce titre, elle doit rester convenable et non détendue ni, a fortiori, négligée. Ainsi, le port du short ou du bermuda est prohibé.
Ce courrier fait suite aux sanctions décidées par le bureau de l’Assemblée nationale, sa plus haute instance, qui a rappelé à l’ordre les députés ayant enfreint les règles de l’Assemblée, occasionnant des « graves dysfonctionnements individuels ou collectifs » et une « inquiétante dégradation de la sérénité et de la qualité » des échanges.
Au moins 76 députés sont concernés, essentiellement de La France insoumise (LFI). Certains députés sont en effet sanctionnés pour avoir brandi des pancartes lors de la séance du jeudi 16 mars, occasionnant ainsi un tumulte. C’est ce jour-là qu’Élisabeth Borne a déclenché le 49.3 dans le but de faire adopter sans vote la réforme des retraites.
La cheffe de file du groupe LFI Mathilde Panot a annoncé contester ces rappels à l’ordre devant le Conseil d’Etat, et « si nécessaire » son groupe « se tournera vers la Cour européenne des droits de l’Homme ». Elle a asséné à Mme Braun-Pivet dans un courrier que les sanctions prises à l’encontre des députés de l’opposition démontrent que, loin de faire respecter les prérogatives du pouvoir législatif, elle n’est plus qu’une exécutante des basses œuvres de l’exécutif dans son virage autoritaire.