Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), une des plus importantes organisations humanitaires dans le monde, a annoncé mardi 4 avril qu’il va supprimer environ 1 500 emplois faute de fonds suffisants. Le conseil d’administration du CICR, qui emploie 20 000 personnes dans plus de 100 pays, a aussi entériné une réduction des coûts sur 2023 et le début de 2024 de 430 millions de francs suisses.
Le CICR avait initialement lancé un appel à ses donateurs à hauteur de 2,8 milliards de francs suisses (environ le même montant en euros), mais à l’instar de nombreuses organisations caritatives, il a dû constater que les dons ont diminué en raison des fonds très importants consacrés par ses alliés à aider l’Ukraine à repousser la Russie. Il a révisé son budget à 2 milliards de francs.
Le Comité souligne qu’il n’est pas rare que ses appels à des fonds ne soient pas totalement couverts en début d’année, mais il rappelle que cette année les choses sont un peu différentes. « Cette année, nous faisons face à des défis simultanés », explique l’organisation, citant des promesses de dons de la fin de l’année 2022 qui n’ont pas été atteintes et une hausse des coûts plus forte que prévu au dernier trimestre 2022 à cause de l’inflation. Et de préciser : « En raison de ces facteurs, nous avons commencé 2023 avec un déficit d’environ 140 millions de francs. »
1 500 suppressions d’emplois et 20 fermetures de sites
Pour limiter au maximum les suppressions d’emplois sur les douze prochains mois, le CICR veut instaurer un gel des embauches et parier sur les départs naturels. Au moins 20 des 350 sites que pilote actuellement le CICR dans le monde vont fermer, « par exemple là où la zone peut être couverte par un autre bureau du CICR ou là où d’autres partenaires humanitaires ou de développement peuvent prendre le relais ».
Le CICR va également réduire et fermer certains de ses programmes, sans préciser lesquels. « Nous partagerons d’abord les informations sur ces changements avec les personnes qu’ils impactent le plus, telles que les communautés affectées, les parties prenantes et le personnel », a expliqué le CICR.
« Etant donné que les budgets de l’aide humanitaire à l’étranger devraient diminuer au cours des deux prochaines années, le CICR devra plus délibérément orienter ses efforts vers les programmes et les lieux où nous pouvons avoir le plus grand impact », souligne le communiqué de l’organisation dont le siège se dresse sur les hauteurs de Genève.
Le CICR doit faire face à une situation difficile, non seulement à cause de la baisse des dons, mais également parce que les besoins humanitaires ne cessent d’augmenter, notamment dans les pays touchés par les conflits armés. Les coûts de l’aide humanitaire augmentent au fur et à mesure, avec les risques de sécurité pour les travailleurs humanitaires.
Le CICR est financé entièrement par des dons et des contributions volontaires, provenant de gouvernements, de corporations et d’individus. Il fournit une assistance humanitaire aux victimes de conflits armés et de scénarios de violence armée, y compris aux réfugiés et aux personnes déplacées internes.
En conclusion, le CICR, qui est confronté aux défis de la diminution des donateurs et des coûts de l’aide humanitaire, doit réduire ses effectifs de 1 500 employés et fermer 20 de ses 350 sites dans le monde. Il doit également réduire et fermer certains de ses programmes. L’organisation a toutefois souligné son engagement à aider les victimes de conflits armés et de scénarios de violence armée.