Son ton était nettement plus feutré quand il était ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Désormais opposant à la junte au pouvoir à Bamako, Tiéman Hubert Coulibaly, qui vit en exil, ne mâche plus ses mots. Et lâche ses coups contre Assimi Goïta et les colonels qui dirigent la transition depuis leur coup d’État contre son ancien patron, en 2020.
Celui qui fut ministre de la Défense, de l’Administration territoriale et des Affaires étrangères du défunt IBK entre 2015 et 2018 est persona non grata au Mali. Depuis juillet dernier, il est visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice malienne, qui l’accuse, ainsi que ses ex-collègues Boubou Cissé et Mamadou Igor Diarra, de « crime de faux, usage de faux et atteinte aux biens publics » dans une affaire d’achats d’équipements militaires remontant à 2015.
« Nomade », comme il se décrit lui-même, le président de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) a rendu visite à Jeune Afrique à l’occasion de l’un de ses passages à Paris. Selon lui, l’heure n’est pas aux petits calculs politiciens en vue d’une éventuelle élection présidentielle en 2024, mais à la mobilisation contre le régime de la transition que dirige Assimi Goïta, dont il réclame le départ. Entretien.
Jeune Afrique : Dans le mandat d’arrêt international qu’elle a émis à votre encontre, il est écrit que la justice malienne vous soupçonne d’avoir détourné de l’argent lors de l’achat de véhicules blindés à la société sud-africaine Paramount quand vous étiez ministre de la Défense, en 2015. Que répondez-vous à cela ?