Vivre avec un diagnostic en santé mentale n’est pas facile, mais des activités toutes simples, comme danser ou dessiner, peuvent aider à atténuer certains symptômes.
Dans sa vie quotidienne, Lily Blue, 10 ans, doit composer avec un certain nombre de tics provoqués par un syndrome Gilles de la Tourette simple. «Le tic qui me dérange le plus est que je craque mes doigts régulièrement. Je sais que ça peut-être dangereux, je voudrais arrêter, mais je suis incapable.»
Grâce à l’application Tik Tok, que son frère lui a fait découvrir durant la pandémie, elle a découvert une nouvelle passion, et une façon d’atténuer ses symptômes. «J’ai commencé à faire des danses avec ma famille, avec mon chien, et on a réalisé que ça réduisait mes tics. Ma mère m’a inscrite dans un programme de danse, j’adore ça, et ça m’aide au quotidien.»
L’animatrice Claudia Marqués, maman de Lily Blue, est une passionnée de danse, elle faisait encore des compétitions de hip-hop à l’âge de 40 ans. C’est en regardant évoluer sa fille durant un cours de danse qu’elle a remarqué la disparition de ses tics. «Elle traversait une période où elle avait beaucoup de tics au niveau du nez et du raclement de gorge, ainsi que ses mains. J’étais inquiète que ça l’affecte pour sa routine à son cours de danse. Un jour que j’assistais au cours, je voyais qu’il ne se passait rien. Pour moi, ça voulait dire qu’elle était capable de se concentrer à certains moments. J’ai regardé toute la durée du cours et il n’y a pas eu un seul tic. J’ai compris à ce moment-là que la danse pouvait l’aider à être plus en maitrise et en contrôle d’elle-même et de ses émotions.»
Comme la jeune fille est atteinte d’une forme simple de Tourette, elle n’est ni médicamentée ni suivie par un spécialiste. «C’est une enfant qui est relativement anxieuse, avec certains comportements d’obsession/compulsion, mais quand elle est dans l’émotion, dans la musicalité, elle ne pense pas au quotidien», raconte la maman.
La pratique de la danse, qui l’occupe au minimum trois heures par semaine, semble donc la source véritable de son apaisement. Ce qu’elle confirme avec une grande maturité. «Quand je fais de la danse contemporaine, je me sens bien. Je suis directement reliée à mes émotions. Je n’ai plus aucun stress, je me laisse aller dans mes mouvements. Quand je fais du hip-hop, je réfléchis davantage parce que ça va plus vite, mais je me pourrais pas me dépasser des deux.»
Des effets bénéfiques
Adriana Mandrek, professeur au département de psychologie de l’université Bishop, a déjà souligné l’importance de la danse-thérapie dans le traitement de différents symptômes liés à la maladie mentale. «L’exploration de nouveaux mouvements peut faire naître des perceptions et des sentiments nouveaux. Certains mouvements peuvent faire monter un contenu refoulé et permettre une meilleure compréhension de soi, de son environnement et de son histoire.»
Pour elle, il est clair que la danse a un puissant effet sur le corps humain et sur notre cerveau. «Notre posture et nos mouvements ont le pouvoir de transformer l’état mental, de libérer la spontanéité et la créativité, et de réorganiser le cerveau.»
Danser pour la santé mentale
Le duo de danseurs et chorégraphes Les Twins, également maîtres dans l’émission «Révolution», a décidé de s’engager auprès de jeunes en lançant la tournée «Dansons pour la santé mentale», en association avec le Réseau d’écriture Jeunesse. Le but de ces ateliers est d’apprendre aux jeunes à se sentir à l’aise avec leur corps, de s’exprimer à travers la danse en racontant sa propre histoire et de se dépasser à travers ce défi. Ils vont donc aller dans les écoles pour rencontrer les jeunes et leur enseigner à prendre soin de leur santé mentale en exprimant leurs sentiments intérieurs à travers le mouvement.
Pour tous les détails concernant cette tournée, consulter le site : kidswritenetwork.com