La patience et la minutie seront de mises pour les policiers spécialisés qui démantèlement actuellement deux laboratoires de production de drogue de synthèse clandestins liés aux Hells Angels dans Lanaudière et en Ontario alors que des produits chimiques hautement dangereux se trouvent à l’intérieur.
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La vaste opération résulte d’une enquête d’un an réalisée par l’équipe antigang du Service de police de la police de Montréal (SPVM). En plus des deux laboratoires clandestins, une vingtaine d’autres endroits font l’objet de perquisitions, notamment en Mauricie et dans les Laurentides. Il faudra probablement quelques jours aux techniciens spécialisés afin de passer les bâtiments au peigne fin et récolter toutes les preuves nécessaires afin d’opérer de façon sécuritaire.
«C’est très long, c’est très délicat, il faut être prudent parce qu’il y a de nombreux barils de produits chimiques hautement dangereux là-dedans, explique Francis Renaud, commandant de la Division du crime organisé, en entrevue avec Le Journal. Ceux qui opèrent ces endroits entrent et sortent de là sans équipement ni protection, mais nous autres on ne peut prendre aucune chance, il y a tout un protocole à suivre.»
300 policiers
La police de Montréal est convaincue que cette vaste opération, qui a d’ailleurs mobilisé plus de 300 enquêteurs et agents sur le terrain, vient de déstabiliser grandement les motards criminalisés.
Au total, huit personnes ont été arrêtées sur les lieux des frappes tôt ce matin. Parmi celles-ci, on retrouve deux frères déjà connus des autorités pour des dossiers liés à des armes à feu et un investisseur immobilier de 30 ans déjà condamné pour des dossiers liés à la drogue et au vol. Selon nos informations, ceux-ci œuvraient pour le compte des Hells Angels.
«On vient de faire mal à quelqu’un ce matin, lance avec assurance le commandant Renaud. On a assurément déstabilisé le réseau ce matin. On a créé un trou dans la chaine d’alimentation.»
Second réseau d’encapsulage
Dans le cadre de la même enquête, une autre importante opération a été menée hier par la police de Montréal. Environ un million de comprimés de drogue et près de 40 kilos de méthamphétamine en poudre ont été saisis. Trois personnes ont également été arrêtées. Selon nos sources, il s’agissait d’un réseau d’encapsulage qui serait de mèche avec les laboratoires clandestins démantelés ce matin.
Jusque sur la Côte-Nord
Plusieurs équipes spécialisées du SPVM ont été mises à profit depuis un an afin de mener à terme cette enquête d’envergure. La Sûreté du Québec et la Police provinciale de l’Ontario sont également à l’œuvre ce matin afin d’assister les enquêteurs de l’antigang de Montréal.
Selon ce que l’enquête a permis d’établir jusqu’à présent, la drogue de synthèse produite par ce réseau était distribuée à Montréal, à Québec et sur la Côte-Nord.
Un bilan plus détaillé des arrestations et des perquisitions sera fourni au cours de la journée.