Le retour de Mike Matheson va faire du bien à la brigade défensive du Tricolore qui joue sans réelle identité depuis quelques rencontres. L’équipe aura une décision difficile à savoir qui elle retirera de l’alignement pour lui faire de la place. Mon choix : Jordan Harris.
Je sais, à l’entraînement hier, c’est Arber Xhekaj et Chris Wideman qui semblaient former la « quatrième paire » de défenseurs. Harris n’est peut-être pas le choix le plus populaire, mais c’est celui que je prendrais. Avant qu’il arrive avec le Canadien, je n’avais entendu que de bonnes choses à son endroit, mais je dois avouer que, depuis le début de la saison, je reste sur mon appétit.
Je le regarde jouer, soir après soir, et j’ai du mal à mettre le doigt sur ce qu’est réellement son identité. C’est quoi, sa qualité première ? Ce n’est pas le défenseur le plus robuste, il a un coup de patin décent et son lancer est correct.
Honnêtement, je ne crois pas qu’il y ait de mauvaise décision. On parle ici de défenseurs qui sont encore trop jeunes pour qu’un retrait soit néfaste pour leur carrière.
Parlant de Xhekaj, je n’ai pas du tout aimé qu’il jette les gants devant Mathieu Olivier, jeudi soir face aux Blue Jackets de Columbus. Le Canadien venait de combler un déficit de 0 à 2 et ce combat n’avait pas sa place.
LES BONNES CHAISES
À ce moment, j’ai vu un jeune qui sait que le Tricolore se retrouvera bientôt avec un surplus de défenseurs et qui a voulu prouver à son entraîneur qu’il méritait de rester parmi le six partant.
Cette bagarre du gros numéro 72 ne fut pas la seule mauvaise décision prise par un défenseur de l’équipe dans les derniers matchs. On a l’impression que personne n’est dans sa bonne chaise et qu’ils essaient tous, faute d’un véritable défenseur offensif, de compenser en transportant la rondelle. Ce faisant, beaucoup d’entre eux oublient leur réelle identité et ce qui les rend utiles à l’équipe.
Je pense particulièrement aux Harris, Kovacevic, Joel Edmundson et même David Savard. Ils jouent avec la rondelle comme s’ils étaient encore dans les rangs mineurs où leurs bévues étaient plus facilement rattrapables.
Dans la LNH, tu ne peux pas jouer comme ça.
L’équipe manque de structure en défensive et ce fut particulièrement flagrant jeudi face aux Blue Jackets, alors que le Canadien a multiplié les revirements coûteux dans leur territoire.
MISE AU POINT
Après le match, comme il le fait depuis qu’il est arrivé à Montréal, l’entraîneur-chef Martin St-Louis a minimisé les problèmes de son équipe.
C’est clair comme de l’eau de roche : il s’est donné comme mission de ne jamais parler contre ses joueurs publiquement.
C’est correct, mais j’espère que le message est un peu moins positif à l’interne parce qu’il y a de sérieux ajustements à apporter dans la structure défensive et dans la prise de décision de certains défenseurs. Ce n’est pas tout le monde qui a les capacités de transporter la rondelle efficacement et de contribuer à l’attaque depuis la ligne bleue.
Kaiden Guhle pourrait le devenir avec le bon développement, mais il n’est pas rendu là, encore.
– Propos recueillis par Kevin Dubé
Les échos de Bergie
CALENDRIER FAVORABLE
Le Canadien a la chance de faire oublier ses deux derniers matchs puisque le calendrier qui l’attend la prochaine semaine lui est favorable. Ça commence ce soir avec un affrontement face aux Flyers de Philadelphie – il s’agira d’ailleurs du premier duel entre John Tortorella et Martin St-Louis –, puis le Canadien affrontera les Sabres de Buffalo mardi, les Blue Jackets de Columbus mercredi et conclura avec un match à Chicago, vendredi après-midi. On parle ici de quatre formations qui, de toute évidence, ne participeront pas aux séries éliminatoires. C’est là qu’on verra de quel bois le CH se chauffe, parce que s’il n’est pas en mesure de se sortir de cette séquence de quatre matchs avec une fiche d’au moins 500, ce sera de mauvais augure pour la suite.
UNE PREMIÈRE LÉTHARGIE ?
On a beaucoup vanté les mérites du premier trio du Canadien depuis qu’on y a inséré Kirby Dach à droite de Nick Suzuki et Cole Caufield, mais il faut admettre que les trois jeunes n’ont pas été aussi efficaces au cours des derniers matchs. On le voit, dans le jeu de Caufield : il veut que ça débloque et il lance de partout. Je n’ai rien contre ça. L’important, toutefois, pour ce trio, sera de ne pas essayer de se sortir de cette petite léthargie en tentant de trop en faire. La qualité de ce trio est qu’il joue avec vitesse et prend de bonnes décisions avec la rondelle. Parfois, il est facile de devenir impatient quand les choses ne vont pas comme tu le souhaites.
DÉCISION INCOMPRÉHENSIBLE
Je regardais les Blue Jackets jouer, jeudi soir, et une question me brûlait les lèvres : mais qu’est-ce qui a bien pu convaincre Johnny Gaudreau de choisir Columbus et non les Devils du New Jersey ? J’essaie de comprendre et je n’y arrive pas. Les Devils sont la meilleure équipe de la LNH en ce moment alors que, lorsqu’on regarde l’alignement des Jackets, on se demande dans combien de temps ils pourront espérer faire partie des équipes aspirantes aux grands honneurs. Imaginez, Johnny Gaudreau avec les Jack Hughes, Nico Hischier et Jesper Bratt au New Jersey. C’était un match parfait !