Québec a décerné 203 infractions pénales en lien avec le bien-être et la sécurité des animaux, entre juin 2020 et juin 2022. Notre Bureau d’enquête a identifié ceux qui se sont fait prendre le plus souvent. Nous vous présentons ici l’un des pires cas. Nous avons également obtenu les rapports avec photos du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Certains contrevenants ont accepté de donner leur version des faits alors que d’autres ont refusé nos demandes d’entrevue.
L’éleveur bovin Léo Raby, en Outaouais, est celui qui a payé les amendes les plus élevées depuis deux ans. En mai dernier, il a été condamné à 24 500 $ pour des infractions qui ont été commises en 2017 et 2018.
Le MAPAQ lui reprochait de ne pas avoir offert aux animaux un lieu salubre et de ne pas s’être assuré que ses bêtes reçoivent des soins nécessaires.
Un rapport d’infraction souligne entre autres la carcasse d’un veau trouvée dans un pâturage auquel tous les animaux avaient accès.
«Pour accéder à l’aire d’alimentation, les vaches passent par un monticule de fumier/terre humide, elles en ont jusqu’aux jarrets», notent aussi les inspecteurs.
Dans un autre champ, 40 cm d’épaisseur de fumier s’accumulaient au sol.
De la tôle froissée aux rebords minces, coupants et rouillés, tout près des animaux, posait également problème.
Questionné par TVA Ottawa-Gatineau en juin dernier, peu de temps après sa condamnation, Léo Raby a affirmé avoir eu des ennuis de santé et avoir dû s’occuper de sa mère comme proche aidant. Cela l’empêchait de pas- ser du temps sur leur ferme.
«Je ne vous dis pas que je suis 100 % sur la coche, je dis simplement que je fais tout ce qui est possible en fonction d’élever mes animaux. Et mes animaux, c’est comme mes enfants. Moi, j’aime assez les animaux pour ne pas les maltraiter. Mes animaux ont tous les soins possibles», avait-il affirmé.
Il a indiqué à TVA Ottawa Gatineau qu’il allait payer sans porter la décision en appel.