MANCHESTER, Angleterre – Alors qu’elle risque de devoir composer avec une foule hostile, la boxeuse québécoise Marie-Ève Dicaire compte sur un allié de taille pour son combat en Angleterre, soit le spécialiste en préparation mentale Jean-François Ménard.
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«On a fait beaucoup de visualisation, par rapport à l’environnement, les foules, a indiqué Dicaire. Jean-François m’a notamment demandé d’aller consulter des vidéos avec les pires foules possibles en Angleterre. Il y avait, par exemple, des chansons où un joueur de soccer est traité de pédophile. On est ailleurs…»
Ménard, qui est sur place à Manchester, a expliqué sa façon de préparer Dicaire à faire face aux partisans les plus extrêmes, samedi soir, à l’AO Arena.
«Ce combat-là est unique pour Marie-Ève, dans le sens où c’est la première fois qu’elle va à l’extérieur avec une foule de la sorte, a exposé le spécialiste. Elle s’est battue contre Claressa Shields, à Flint, au Michigan, mais c’était pendant la pandémie [de COVID-19] et il n’y avait pas autant de monde. Ce qu’elle va vivre samedi, ç’a rien à voir avec ça. En Angleterre, c’est autre chose. Tu vois que la boxe, c’est fort ici. Les partisans sont très intenses.»
«La réalité, c’est aussi que ce sera le dernier combat de la soirée et il y a des chances que les gens dans la foule soient intoxiqués, a ajouté Ménard. Et quand t’es intoxiqué, tu te comportes différemment.»
À n’en point douter, rien n’a été laissé au hasard.
«Ça me fait rire…»
Afin de s’assurer d’une bonne performance de la part de Dicaire, l’environnement a été un aspect majeur à considérer, en raison des impondérables.
«Elle se retrouve dans un environnement qui est différent et on a focusé là-dessus, a repris Ménard. On ne peut pas prédire exactement comment ça va se passer avec la foule, mais on a une idée. C’est là où je lui ai donné beaucoup de devoirs en s’imaginant dans ce contexte-là, mais aussi en allant voir des vidéos [de partisans britanniques], autant au soccer, qu’à la boxe que dans les arts martiaux mixtes. Il y a des foules qui sont très bruyantes et qui manquent de respect.»
Dicaire, qui rentrera avant son adversaire Natasha Jonas, pourrait notamment être couverte d’insultes pendant sa marche vers le ring qui, rappelons-le, se fera sur la chanson «The Power of the Dream» de Céline Dion.
«C’est une culture complètement différente et je ne cautionne pas ça, mais ça me fait rire de devoir affronter ça, a ajouté la boxeuse originaire de Saint-Eustache. Ça me fait rire de devoir performer dans ces conditions-là. Ils vont tout faire, mais il n’y a rien qui va m’arrêter.»
Un souvenir de Nottingham
Le promoteur Yvon Michel, également débarqué à Manchester en vue du grand soir, a lui-même vécu certaines expériences dans le passé en sol britannique.
«C’est particulier en Angleterre, a corroboré Michel. Je me souviens de Nottingham, en 2008. Je n’avais jamais vu un gars aussi détesté que Jean Pascal avant d’affronter Carl Froch. Les partisans haïssaient Jean, c’était fou. Maintenant, j’ai hâte de voir si la foule sera semblable dans une finale de boxe féminine. Chose certaine, Marie-Ève est préparée à tout.»