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Six mois pour un premier rendez-vous au public

Six mois pour un premier rendez-vous au public


Après un départ laborieux du nouveau programme de procréation assistée, le gouvernement Legault revoit à la baisse sa cible de fécondations in vitro (FIV) cette année. Il faut désormais prévoir un délai pouvant atteindre six mois pour un premier rendez-vous en fertilité au public. 

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Depuis son entrée en vigueur, il y a pratiquement un an jour pour jour, 3247 prélèvements d’ovules ont été autorisés, selon les plus récents chiffres du ministère de la Santé.

C’est beaucoup moins que ce qu’avait anticipé Québec. Le retour de la gratuité d’un traitement étant très attendu par les couples infertiles, on prévoyait initialement que 3500 cycles de FIV seraient réalisés… au 31 mars 2022. Et qu’il y en aurait 7000 supplémentaires d’ici le printemps 2023.

« La pandémie, des enjeux de main-d’œuvre et des délais prolongés d’acquisition d’équipements ont réduit la capacité de certains centres de procréation assistés (CPA). Dans ce contexte, les CPA n’ont pas été en mesure d’offrir les services assurés à la hauteur des volumes de FIV projetés pour la première année », souligne la porte-parole du ministère, Marjorie Larouche.

Mésentente avec le privé

Mais surtout, un litige entre Québec et certaines cliniques privées de fertilité au sujet du tarif initial prévu par le programme public a mis du sable dans l’engrenage dès le début. 

Les rendez-vous et les traitements de nombreuses femmes ont été suspendus pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Une entente est finalement intervenue à la fin du mois de février, permettant la reprise graduelle des traitements gratuits de FIV. Mais pas partout. La clinique privée Fertilys a tout simplement choisi de se désaffilier du programme public.

Toutes ces raisons forcent l’État à réviser son objectif à 5250 cycles par année pour les quatre premières années du programme gouvernemental.

Mais les couples infertiles ne sont pas moins nombreux et les délais peuvent être longs pour ces femmes, qui voient l’horloge biologique tourner. 

En juin dernier, il fallait prévoir un délai de trois mois avant d’obtenir son premier rendez-vous au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). L’attente est désormais de six mois. 

La porte-parole Christine Bouthillier précise qu’il n’y a pas de liste d’attente à proprement parler. 

« Les patientes commencent leur traitement environ quatre mois après leur premier rendez-vous avec ordonnance médicale. En raison de la forte demande et de ressources limitées, les nouvelles patientes obtiennent généralement un rendez-vous avec un fertologue dans un délai de six mois », ajoute-t-elle.

Adaptation

Au CUSM, on souligne que tout nouveau programme requiert une période d’ajustement. Le centre espère pouvoir ajuster les ressources en fonction des besoins dans les mois qui viennent.

« Avec les demandes qui augmentent en raison de la couverture publique en matière de procréation assistée, le CUSM pourra réévaluer d’ici l’an prochain les volumes et la demande avec le ministère de la Santé », renchérit Mme Bouthillier. 

Un programme lent à démarrer 

Nombre de prélèvements d’ovules (cycles de FIV) autorisés :

  • 1054 du 15 novembre 2021 au 31 mars 2022.
  • 2193 du 1er avril 2022 au 20 octobre 2022.
  • 3247 au total*

*Depuis le retour du programme public

Objectif initial : 

  • 3500 du 15 novembre 2021 au 31 mars 2022
  • 7000 du 1er avril 2022 au 31 mars 2023

Objectif révisé : 

5250 cycles de FIV par année, pour les 4 premières années 

Source : ministère de la Santé

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