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Parmi les députés de la majorité, des voix s’élèvent pour infléchir la politique « probusiness » de Macron

26 députés de la majorité contestent les allégements de cotisations accordés en 2016


Le président de la commission des lois, Sacha Houlié, discute avec le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, Franck Riester, à l’Assemblée nationale, le 3 octobre 2022.

Est-ce la configuration politique ? L’environnement économique qui se tend ? Ou bien la présence à Matignon d’Elisabeth Borne, plus à gauche que son prédécesseur ? Depuis quelques mois, les voix qui, dans la majorité ou au sein du gouvernement, questionnent la politique de l’offre menée par l’exécutif dans le domaine économique se font plus audibles. Taxation des jets privés ou des superprofits, allégement de cotisations sociales… Les propositions fleurissent dans la Macronie et chez ses alliés en faveur d’une politique moins accommodante pour les entreprises et les plus aisés. Sans toujours aboutir, mais avec une efficacité plus grande qu’il y a encore quelques mois.

Les textes budgétaires constituent une plate-forme privilégiée pour débattre de politique économique, et la seconde partie du projet de loi de finances 2023, qui arrive dans l’Hémicycle jeudi 27 octobre, ne devrait pas déroger à la règle. Mais jusqu’à cette année, les débats avaient laissé peu de champ aux élus de la majorité pour imprimer leur marque. L’absence de majorité absolue depuis cet été a changé la donne. Et les députés en profitent pour faire entendre leur partition.

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« C’est à la fois un calcul politique et économique », résume Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d’entreprise à l’IFOP. La gauche de la majorité, qui se sent « pousser des ailes », cherche à se structurer dans la perspective de l’après-Macron. S’ajoute un contexte inflationniste qui « fait peser une grosse tension sur le pouvoir d’achat », selon lui, et qui ne « cadre pas forcément avec l’idée qu’il faille soutenir la compétitivité des entreprises et l’investissement », note-t-il. La crise aiguise une demande d’équité et d’exemplarité, abonde un économiste proche du pouvoir, à laquelle l’exécutif répond peu ou mal. « L’équité, ça n’est pas juste distribuer de l’argent, c’est apporter la preuve qu’on corrige les inégalités », juge-t-il. A ses yeux, plutôt que de « laisser prospérer un récit de rapacité néolibérale », le chef de l’Etat aurait intérêt à faire « un petit geste sur la taxation du capital ».

Un « barycentre plus au centre gauche »

Au sein de la majorité, et pas seulement dans l’aile gauche, certains estiment de leur responsabilité d’infléchir la politique du gouvernement, notamment face à un ministre de l’économie comme Bruno Le Maire, qui défend mordicus une ligne probusiness dont il veut faire sa marque de fabrique pour l’avenir. Une orientation réaffirmée par Emmanuel Macron, mercredi 26 octobre, sur France 2, lorsqu’il a redit son opposition à toute hausse des impôts.

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