Le ministre de la Santé Jean-Yves Duclos assure que les stocks de vaccins contre la COVID-19 continuent d’être gérés «de la manière la plus responsable possible», malgré des dizaines de millions de doses perdues car périmées.
«On sait que dans toute opération de vaccination, il y a nécessairement, comme dans n’importe quelle autre gestion de médicaments et traitements, des choses qui ne sont pas utilisées ou utilisables. Mais on minimise ça tout en protégeant la santé des Canadiens et des Québécois», a indiqué le ministre en mêlée de presse à Ottawa mardi.
Le Journal de Montréal révélait mardi matin que le Canada doit se départir de 32 millions de doses de vaccin anti-COVID car celles-ci n’ont pas trouvé preneur à temps, dont 22,5 millions qui étaient stockés dans la réserve centrale du gouvernement fédéral.
Cette perte totale est évaluée aux environs de 680 millions $.
M. Duclos a cité plusieurs raisons pour lesquelles ces doses n’avaient pas été envoyées dans d’autres pays, notamment la difficulté pour certains pays de gérer les stocks, mais aussi «une certaine désinformation par rapport à l’importance de la vaccination, y compris dans les pays en voie de développement».
Il estime que le Canada a offert près de 60 millions de doses à travers le monde.
Ici comme ailleurs, le rythme de la vaccination a considérablement ralenti notamment en raison d’une meilleure protection contre les conséquences plus graves de la COVID-19, fruit, ironiquement, d’une vaccination de masse.
Le «pari» du Canada
La Dre Johanne Liu, sommité en matière d’urgences pandémiques, a affirmé que le Canada avait pris un «pari» au début de la pandémie en faisant des commandes de près de 400 millions de doses au départ.
«À ce moment-là, on ne savait pas quel vaccin était pour arriver à la fin de la course pour être efficace. On peut comprendre cette approche-là. Cela dit, il a été assez clair et assez rapidement qu’on avait trop de vaccins dans notre trésor et que […] ce serait bien de commencer à partager», a-t-elle dit en entrevue avec Mario Dumont à LCN.
La leçon à retenir pour éviter qu’une telle situation se produise à nouveau, c’est de partager les doses avec les pays qui en nécessitent «en amont» plutôt qu’en «aval», car le Canada «toujours les moyens d’avoir un approvisionnement régulier».
