in

adopter le même régime brutal que son père ou ramener le Tchad sur la voie de la démocratie »

adopter le même régime brutal que son père ou ramener le Tchad sur la voie de la démocratie »


Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du « Monde Afrique » depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du « Monde Afrique ».

Le président tchadien de transition, Mahamat Idriss Déby, lors de son investiture, à N’Djamena, le 10 octobre 2022.

Tribune. La journée sanglante du jeudi 20 octobre marque un tournant dans la transition tchadienne. Jusqu’à cette date, la junte militaire, qui a pris le pouvoir en avril 2021 à la mort d’Idriss Déby, avait respecté la feuille de route pour un retour à l’ordre constitutionnel. Les risques de déstabilisation du Tchad, après trente ans de régime autoritaire, semblaient écartés. A la tête d’une transition militaire, Mahamat Déby, 38 ans et fils du président défunt, promettait une ouverture de l’espace public que les Tchadiens espéraient depuis longtemps. La tenue de négociations, dès son accession au pouvoir, avec les opposants historiques du régime de son père allait dans le sens de cette promesse. Mais la répression violente de la manifestation demandant, jeudi, l’aboutissement de la transition a complètement changé la donne.

A la mort d’Idriss Déby, l’Union africaine (UA) n’a pas considéré la prise de pouvoir par une junte militaire comme un coup d’Etat, contrairement aux décisions qu’elle avait rendues ailleurs dans la région dans des situations similaires. L’organisation continentale a cependant imposé deux conditions aux militaires tchadiens : leur pouvoir devait se limiter à une période transitoire de dix-huit mois, renouvelable une seule fois, et les membres du gouvernement de transition ne pouvaient pas se présenter aux élections à venir. Ces conditions auraient dû permettre, au terme de la transition, une alternance de pouvoir à N’Djamena.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Au Tchad, violente répression des manifestations contre le maintien au pouvoir de Mahamat Déby

L’année 2022 a débuté avec deux événements prometteurs : la tenue, à partir de mars, de négociations entre des représentants du gouvernement et de 52 groupes armés rebelles à Doha, au Qatar, puis des consultations à N’Djamena entre le président Mahamat Déby et tous les représentants de la société civile et des partis d’opposition, y compris les plus réticents à négocier avec le pouvoir. Les pourparlers entamés avec l’opposition et avec les rebelles ont abouti à une même conclusion : leur participation aux étapes de la transition était conditionnée à la garantie claire que les militaires quitteraient le pouvoir à la fin de la transition.

Succession dynastique

Mais en l’absence de cette garantie, de nombreux partis et groupes armés ont refusé de participer au dialogue national. Les conclusions de ce dialogue, qui s’est tenu en leur absence entre le 20 août et le 8 octobre, ont mis le feu aux poudres. Encore plus que l’extension de la transition, sur laquelle il y avait un certain consensus dans le pays, c’est le fait que les membres de la transition seront désormais éligibles aux élections qui a provoqué la colère des Tchadiens. La crainte d’une succession dynastique est devenue réelle. Le gouvernement d’unité nationale, mis rapidement en place le 14 octobre avec des opposants acquis au régime depuis le dialogue, n’a pas apaisé cette colère.

Il vous reste 53.14% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Guerre nucléaire : une faute envers l’humanité

Guerre nucléaire : une faute envers l’humanité

Sainte-Brigitte-de-Laval: la greffière est congédiée pour «bris de confiance»

Sainte-Brigitte-de-Laval: la greffière est congédiée pour «bris de confiance»