Depuis la mi-octobre, le Nigeria subit de graves inondations, les plus dévastatrices qu’ait connues le pays depuis près de dix ans. Le bilan officiel de cette catastrophe fait état d’environ 500 morts, de 1,4 million de déplacés et de près de 200 000 maisons rendues inhabitables. Des alertes ont été données dans pas moins de six États fédérés, tous situés sur le cours du fleuve Niger et son affluent, le Bénoué.
Selon les officiels nigérians, si ces inondations s’expliquent en partie par une pluviométrie abondante, elles sont surtout la conséquence de l’ouverture du barrage hydroélectrique de Lagdo, un ouvrage situé au Cameroun, en amont du fleuve Bénoué, que les deux pays ont en partage. Cette opération a libéré des millions de mètres cubes d’eau, qui a débordé du lit ensablé du fleuve pour inonder de vastes plaines cultivées ainsi que des villages et des villes aussi bien du côté camerounais que du côté nigérian.
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Le lâcher des eaux de Lagdo est une pratique courante au Cameroun. Mais les officiels nigérians en dénoncent les conséquences en aval. En 2012 déjà, l’ouverture du barrage à la suite de fortes pluies avait provoqué des inondations spectaculaires, faisant au moins 14 morts au Cameroun et 30 morts au Nigeria, où elles avaient contraint 120 000 personnes à se déplacer.