Emmanuel Macron et la nouvelle présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, se sont rencontrés, dimanche 23 octobre, à Rome, quelques heures après l’entrée en fonctions du gouvernement le plus à droite d’Italie depuis 1946. Cette rencontre a eu lieu dans le centre de la capitale italienne, en marge de la conférence de Sant’Egidio à laquelle participait le président français et non dans un palais officiel, avait déclaré une source française à l’Agence France-Presse (AFP) en amont du rendez-vous.
M. Macron a promis de travailler avec Mme Meloni avec « dialogue et ambition », dans un message qu’il a publié sur Twitter, accompagné d’une photo des deux responsables. Peu avant, le président français avait remercié le premier ministre sortant Mario Draghi. « Grazie Mario », a-t-il écrit également sur Twitter avec une photo aux côtés de l’ancien directeur de la BCE.
En Européens, en pays voisins, en peuples amis, avec l’Italie nous devrons poursuivre tout le travail engagé. Réuss… https://t.co/LlMf8KHxQC
Le chef de l’Etat français, qui n’a pas félicité Mme Meloni depuis l’officialisation de sa nomination, samedi, à la différence du chancelier allemand, du président américain et des représentants des institutions européennes, est donc le premier dirigeant étranger à rencontrer la nouvelle cheffe du gouvernement italien. Paris s’était toutefois montré très prudent sur la possibilité et même l’opportunité d’un tel tête-à-tête, le motif officiel de la venue de M. Macron à Rome étant un discours sur la paix prononcé dimanche et une audience avec le pape François prévue lundi matin.
Macron « tout à fait prêt à travailler avec » Meloni
Le contexte politique italien, avec l’arrivée au pouvoir de la cheffe du parti post-fasciste Fratelli d’Italia à la tête d’une coalition dominée par l’extrême droite, l’a emporté sur ces considérations. Lors de ses précédentes audiences papales, en 2018 et 2021, le président Macron avait de fait à chaque fois eu des entretiens plus ou moins formels avec les dirigeants italiens. Les relations franco-italiennes, au beau fixe tant que Mario Draghi dirigeait la Péninsule, risquent de traverser une zone de turbulences avec l’eurosceptique et souverainiste Mme Meloni.
Un avant-goût de ces tensions a eu lieu avant même sa nomination, lorsque la secrétaire d’Etat aux affaires européennes française, Laurence Boone, a prévenu, au début d’octobre, que la France serait « très vigilante sur le respect des valeurs et des règles de l’Etat de droit » en Italie. « Menace inacceptable d’ingérence », s’était aussitôt insurgée celle qui est depuis devenue la première femme à occuper le poste de cheffe de gouvernement dans son pays.
Emmanuel Macron a tenté de calmer le jeu vendredi en assurant être « tout à fait prêt à travailler avec elle ». Giorgia Meloni a quant à elle donné des gages à ses partenaires européens en martelant son attachement à l’OTAN et sa détermination à soutenir l’Ukraine, tout en nommant des personnalités qu’ils peuvent juger rassurantes aux postes-clés des affaires étrangères et de l’économie.