Entre 100 et 200 ressortissants iraniens et citoyens ont marché à Québec, samedi, pour afficher haut et fort leur soutien aux opposants du régime de Téhéran qui manifestent pour les droits humains.
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Cinq semaines après la mort de Mahsa Amini, cette jeune femme arrêtée en Iran par la « police des mœurs » pour non-respect du code vestimentaire imposé aux femmes, l’émotion et le désir de changement sont aussi vifs chez les membres de la communauté iranienne qui ont élu domicile au Québec.
« Je souhaite que l’on puisse un jour retourner dans notre pays et vivre une vie complètement normale. La loi normale, le droit normal de vivre », a demandé une étudiante iranienne qui a préféré taire son nom.
Les participants ont marché entre le Château Frontenac et la place d’Youville en scandant des slogans tels que « justice, liberté pour l’Iran », « non au hijab obligatoire » et « démocratie en Iran », s’attirant à l’occasion les applaudissements de passants.
Soulèvement
En Iran, le soulèvement populaire a été l’objet d’une forte répression et a fait une centaine de morts.
« C’est pour supporter les gens qui sont actuellement, à cette heure-ci, dans les rues en Iran [pour] leurs droits de base et leurs droits humains et [qui] demandent absolument le départ du gouvernement islamique d’Iran », a affirmé un des organisateurs, Foad Goodarzi.
L’infirmier de 45 ans, établi à Québec depuis 2018, explique que les revendications des Iraniens dépassent aujourd’hui l’opposition au port obligatoire du voile par les femmes.
« C’est l’explosion d’une colère collective qui est accumulée depuis 43 ans » contre le régime en place, résume-t-il, demandant aux pays occidentaux, dont le Canada, de maintenir la pression sur les dirigeants iraniens.
La députée fédérale de Beauport-Limoilou, la bloquiste Julie Vignola, a brièvement pris la parole pour soutenir le mouvement et appuyer les femmes iraniennes.
Altercation
La marche a été perturbée durant quelques instants près de l’hôtel de ville, alors qu’un homme semblait irrité par la présence du convoi de manifestants près de sa voiture stationnée. Des policiers sont intervenus pour désamorcer la situation.
Selon le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), une personne a porté plainte pour des voies de fait alors que l’automobiliste a déposé une plainte pour méfait sur un véhicule.
Le reste de l’événement s’est déroulé sans incident.
►Le Canada a annoncé il y a quelques jours une troisième vague de sanctions envers des représentants du régime iranien « en raison de ses violations flagrantes et systématiques des droits de la personne et de ses actions continues visant à déstabiliser la paix et la sécurité régionales ».