Un total de huit athlètes s’entraînant au Centre national ont obtenu leur billet pour les quatre étapes de la Coupe du monde de longue piste disputées avant Noël, une première depuis plus de trois décennies.
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Il faut remonter à la fin des années 1980 et au début 1990 pour retrouver un aussi grand nombre de patineurs du Québec ou s’entraînant dans la Vieille Capitale. Les têtes d’affiche avaient entre autres pour noms Sylvain Bouchard, Guy Thibault, Benoît Lamarche et Gregor Jelonek.
Gaétan Boucher, Jean Pichette, Nathalie Grenier et les frères Robert et Marcel Tremblay avaient pris leur retraite en 1988, au terme des Jeux olympiques de Calgary et au même moment où Patinage de vitesse Canada (PVC) instaurait le concept des centres nationaux.
« On n’aurait pas pu demander mieux, a déclaré l’entraîneur-chef Gregor Jelonek. Ça serait difficile de ne pas être content. »
En plus de Laurent Dubreuil, qui était déjà présélectionné en vertu de sa médaille d’argent sur 1000 m aux Jeux olympiques de Pékin, le Centre de Québec comptera les sprinters Cédrick Brunet, Christopher Fiola et Rose Laliberté-Roy ainsi que Valérie Maltais, Antoine Gélinas-Beaulieu, Béatrice Lamarche et Jordan Belchos. Ils seront sur la ligne de départ de la Coupe du monde à Stavanger, en Norvège, du 11 au 13 novembre.
À ce groupe de huit, il faudra ajouter Kaleb Muller, qui prendra part au 10 000 m de la Coupe du monde à Calgary du 9 au 11 décembre ou du 16 au 18 parce que le Canada possède des entrées supplémentaires pour les compétitions à la maison.
Raisons du succès
Comment peut-on expliquer ce renversement de situation ?
« L’ouverture du Centre de glaces paye, a souligné Jelonek. Les athlètes ont confiance. Ils peuvent s’entraîner dans de bonnes conditions tout en demeurant à la maison. »
Robert Dubreuil abonde dans le même sens.
« On se bat maintenant à armes égales, a imagé le directeur général de la Fédération québécoise de patinage de vitesse. Les patineurs ont une glace à l’année et ne se font pas geler dehors. La motivation est là. Nous avons maintenant un vent de dos au lieu de l’éternel vent de face. »
Jelonek établit deux autres raisons pour expliquer les succès.
« L’embauche d’un deuxième entraîneur aide beaucoup. La présence de Muncef [Ouardi] fait une bonne différence. Il y a aussi l’équipe qui entoure les athlètes. Dans le passé, on avait un physiothérapeute seulement en cas de besoin alors que les athlètes sont maintenant traités deux fois par semaine. Jonathan Pelletier fait un job extra comme préparateur physique. »
Le départ groupé à oublier
La venue du couple Maltais-Belchos a aussi des retombées positives. Les deux patineurs étaient basés à Calgary depuis quatre ans.
« Ce sont des olympiens qui possèdent de l’expérience et qui sont de bons leaders, a louangé Jelonek. La présence de Valérie aide Béatrice tout comme celle de Jordan aide Antoine. Ça aide de côtoyer de bons athlètes. »
Victime d’un bris mécanique qui l’a fait chuter alors qu’il se trouvait en excellente position pour lutter pour la victoire, Gélinas-Beaulieu pensait obtenir une dérogation de PVC, mais Jelonek est moins optimiste que son protégé.
« Ça va être difficile, a-t-il indiqué. C’est certain qu’Antoine est déçu puisqu’il s’agit de son épreuve de prédilection, mais il aura la chance de se reprendre en janvier et de se qualifier pour le championnat du monde qui est l’objectif ultime de la saison. C’est une bombe sur 1500 m et il fera aussi le 1000 m, le 5000 m et la poursuite par équipes en Coupe du monde. »
Blessure pour David La Rue
De son côté, David La Rue a pris le départ du 1000 m vendredi, mais il n’a pas été en mesure de courir le 1500 m
le lendemain.
« David est ennuyé par une blessure aux obliques, a expliqué Jelonek. Il passera une résonance magnétique pour vérifier s’il n’y a pas une déchirure. Au 1000 m, il n’était pas capable de pousser et patinait avec la crainte d’aggraver sa blessure. »