C’est simple. J’ai aimé. J’ai beaucoup aimé. En fait, j’ai très aimé la cérémonie pour lancer la saison du Canadien.
En tout, une vingtaine de minutes bien tassées, sans trop de sucreries pleureuses, juste ce qu’il faut d’émotions, qui ont pris fin quand le plus jeune capitaine de l’histoire est venu enflammer le Centre Bell avec le flambeau des Glorieux.
L’ensemble était déjà très bien. Mais les concepts à l’intérieur du grand déploiement étaient encore meilleurs.
Ça fait partie de mon autre carrière de trouver des idées nouvelles, d’adapter des tendances et de créer des moments. Je viens de compléter une série documentaire sur la rivalité Canadien-Nordiques et tout au long de ces deux ans de labeur, l’équipe et la production ont dû se réinventer. L’art est difficile et la critique facile.
Je voulais savoir qui était derrière l’idée géniale de «l’Original» ou du «Original One», qui a rappelé à tous les Québécois que le hockey est né à Montréal avant même la naissance du Canadien, qui lui-même a gagné une coupe Stanley avant la fondation de la Ligue nationale.
Et cette belle tête de loud
Une idée, ce n’est pas assez. Il faut la développer, l’enrober et la servir soigneusement chorégraphiée et chronométrée.
Il n’y avait pas de hasard dans aucune image qu’on a servie mercredi soir. Jon Trzcienski, le v.-p. marketing du Canadien, et Paul Gallant, une sorte de producteur puisqu’il paye les factures, ont planché dur pour arriver à ce que vous avez vu.
Avec l’aide de l’agence Sid Lee, ils ont pensé à Loud pour dire le texte en voix off sur les images. Loud, c’est un jeune rappeur québécois. Très populaire chez les jeunes. On avait même espéré faire écrire un Raconte-Moi sur lui.
On voulait un jeune pour faire le pont avec la grande tradition. C’est donc un jeune rappeur qui a rappelé que le hockey est né à Montréal, que le Canadien est encore plus vieux que la Ligue nationale, que Guy Lafleur a été le plus aimé, que Jean Béliveau était la classe incarnée et que tout le Québec a pour le CH les yeux de Chimène pour Rodrigue.
J’ai tiqué en entendant que c’est ici au Centre que l’histoire s’était passée.
«Ça fait quand même 27 ans que le Forum a été abandonné. Mon propre fils ne connaît pas le Forum», répond Paul Gallant.
«Et dans le fond, le Centre est la dernière maison du Canadien. Mais c’est à la maison que le Canadien a écrit l’histoire», d’ajouter Gallant.
Des joueurs coopératifs
Je n’ai pas l’espace pour m’éterniser, mais j’ai noté que Nick Suzuki, Cole Caufield et d’autres jeunes se sont prêtés aux exigences de la production.
Pour connaître la production, je sais le temps que ça peut prendre pour obtenir ces plans pour la vidéo finale.
«Les joueurs ont été formidables. On les a sollicités au début de septembre quand ils revenaient en ville. Ils sont toujours coopératifs dans ces projets. Prononcer des mots en français a été difficile pour Cole Caufield. Il n’a jamais pris une seconde de cours de français dans sa vie. Suzuki, lui, est déjà plus à l’aise», d’expliquer mon deuxième producteur favori en ville.
Le premier étant Charles Lafortune.
Cela dit, il a fallu travailler et encore travailler. Les tournages ont demandé cinq ou six répétitions. Toute la technique, position des caméras, éclairage et le reste, cinq ou six répétitions également et tout l’ensemble de la cérémonie a demandé de 10 à 15 répétitions avec des figurants pour ne pas trop taxer les joueurs pendant le camp d’entraînement.
L’inclusion des générations
Une qui était particulièrement heureuse est France Margaret Bélanger.La présidente du Groupe CH représente le Canadien dans le comité d’inclusion de la LNH.
«Cette fois, nous avons réussi l’inclusion des générations», soulignait-elle hier.
Ce n’est pas elle qui l’a dit… mais Loud est venu rejoindre René Lecavalier et Richard Garneau sur la patinoire…
Et j’ai beaucoup aimé.
