Fin du feuilleton autour du maillot d’entraînement de l’équipe nationale algérienne de football : sommé le 27 septembre par le ministère marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication de retirer « cette collection dans un délai de 15 jours », au motif qu’elle constitue un vol du patrimoine national du Maroc, Adidas vient de publier un communiqué où il annonce qu’un accord a été trouvé entre les deux parties.
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« Après des discussions constructives entre Adidas et le ministère marocain de la Culture, indique l’équipementier, nous pouvons confirmer un accord juridique positif par rapport à la récente affaire des maillots de football ». La marque reconnaît par ailleurs dans le même communiqué que « le design s’inspirait effectivement du motif des mosaïques de zellige ».
« Cette affaire a mis en exergue l’importance de la défense de notre patrimoine culturel et du savoir-faire ancestral de l’artisanat marocain », commente l’avocat du ministère de la Culture, Maître Mourad Elajouti, qui n’avait pas manqué de rappeler que ces motifs utilisés « sont inspirés de ceux visibles dans les monuments de la médina de Fès et sur le site de Chellah, tous inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco en 1981 et 1985 ».
La fédération algérienne envisage de résilier son contrat
Adidas, qui dit regretter la polémique autour de ces tenues d’échauffement des footballeurs de la sélection algérienne, a par ailleurs exprimé son « profond respect pour le peuple et les artisans du Maroc », affirmant : « Nous nous opposons à tout acte qui porte atteinte à l’intégrité culturelle et à l’héritage historique des personnes et des nations dans le monde. »
Au-delà de ce mea culpa d’Adidas, la question reste entière : ces maillots seront-ils retirés comme demandé initialement par Rabat ? Ou bien l’accord mentionne-t-il la possibilité de les utiliser à condition de reverser une partie des bénéfices aux artisans marocains détenteurs de droits ?
Contacté par JA, le ministère marocain de la Culture déclare ne pas avoir pour le moment plus de précisions à ce sujet. De son côté, la Fédération algérienne de football ne semble pas satisfaite de l’approche d’Adidas et envisage de résilier le contrat qui la lie au géant allemand. Des rebondissements sont donc encore envisageables.