Le présumé assassin de Guylaine Potvin arrêté après 22 ans a finalement comparu jeudi pour faire face à une accusation de meurtre au premier degré, à deux autres d’agression sexuelle grave et une de tentative de meurtre.
• À lire aussi: Arrêté 22 ans plus tard pour le meurtre de Guylaine Potvin
• À lire aussi: Arrêté 22 ans après le meurtre de Guylaine Potvin, le suspect menait une vie solitaire à Granby
À Saguenay, deux chefs d’accusation ont été déposés par le procureur de la Couronne Jean-Simon Larouche contre l’homme de 47 ans, soit meurtre au premier degré et agression sexuelle grave.
La victime, Guylaine Potvin, avait été assassinée le 28 avril 2000 dans son logement de la rue Panet, à Jonquière.
La comparution de Grenon a eu lieu peu après 9 h 30 par visioconférence du poste de police de Saint-Hyacinthe.
L’accusé y est apparu impassible, restant la bouche entrouverte alors que le juge Pierre Simard faisait la lecture des graves chefs d’accusation qui pèsent contre lui.
Les parents de la victime, Jeanine Caouette et Romuald Potvin, ainsi que son frère Carl Potvin étaient présents virtuellement pour cette première étape.
Ils avaient auparavant confié en entrevue avoir reçu un appel de la Sûreté du Québec pour planifier une rencontre avec les enquêteurs mercredi.
« C’était très particulier de les voir ici », avoue Mme Caouette. « J’avais hâte de [mettre] un visage sur cette personne-là. Justice sera faite pour les gestes qui ont été posés. »
Deuxième victime
Deux autres chefs d’accusation ont aussi été portés contre l’homme qui demeurait à Granby, en ce qui a trait à la victime de Québec, soit agression sexuelle grave et tentative de meurtre.
Là encore, Grenon n’a pas démontré d’émotion pendant son court passage en salle d’audience alors que le juge Christian Boulet a lu les chefs d’accusation.
- Écoutez l’entrevue avec Jean-François Guérin à l’émission de Yasmine Abdelfadel diffusée chaque jour en direct à 14 h 15 sur QUB radio:
L’événement s’était déroulé vers le 3 juillet 2000 à Sainte-Foy.
Une ordonnance de non-publication a été demandée par l’un des procureurs au dossier, Me Pierre-Alexandre Bernard. La victime avait 20 ans lors des événements.
Les deux dossiers reviendront devant la cour le 21 novembre pour compléter la divulgation de la preuve.
Détails difficiles anticipés
Les parents de Guylaine Potvin ont déjà confirmé qu’ils suivraient le processus judiciaire avec attention, même s’ils anticipent déjà les détails difficiles.
« Je ne sais pas comment ça va se passer. C’est sûr que ça va faire mal », indiquait en entrevue à LCN Mme Caouette.
Marc-André Grenon demeurera détenu pour la durée des procédures.
L’ADN : La clé
C’est une preuve d’ADN récoltée tant chez Guylaine Potvin que chez la victime de Québec qui avait permis de relier les deux crimes crapuleux.
Les agents de la SQ ont toutefois dû attendre 22 ans avant de pouvoir lier l’ADN retrouvé sur les deux scènes de crime à Grenon.
Les procureurs n’ont pas encore déterminé si les dossiers de Québec et de Jonquière seront réunis et où le procès aurait lieu le cas échéant.
« Le DPCP tient à souligner la force et la résilience de la victime pour le dossier de Québec et également de la famille de la victime Guylaine Potvin », a commenté Me Bernard, sans toutefois dire s’il avait parlé à la victime de Québec.
– Avec la collaboration de TVA Nouvelles