Depuis la fin des différents confinements, le retour de l’activité et de la consommation des ménages n’a pas profité à N26. Les revenus de la néobanque allemande n’ont augmenté que de 50 % entre 2020 et 2021, alors que d’une année sur l’autre, les cartes bancaires ont retrouvé leur forme olympique avec toute une économie et des commerces qui rouvraient. N26 n’a pas profité de tout cela tant son nombre d’utilisateurs n’a pratiquement pas changé. Il semblerait que beaucoup, curieux d’ouvrir un compte gratuit, n’utilisent plus vraiment N26 à ce jour.
Sur ses 8 millions de clients, seulement 3,7 millions génèrent des revenus. En comparaison, il y a deux ans, ils étaient 3,1 millions à se montrer profitables, grâce notamment aux comptes payants auxquels ils ont souscrit. De 3,1 à 3,7 millions de clients payants en deux ans, on a vu bien plus vertigineux, surtout pour une fintech qui ambitionnait des dizaines de millions de clients d’ici peu. Le modèle et la situation de N26 semblent faire stagner l’entreprise. C’est en tout cas ce qu’il en ressort d’un communiqué publié ce jour.
N26 n’est pas rentable et creuse ses pertes
L’évolution du nombre de clients n’est pas le seul à poser problème. Dans les comptes, la néobanque creuse ses pertes. Elles étaient de 151 millions d’euros en 2020, elles sont passées à 172 millions d’euros en 2021. Sans être rentable, N26 est donc tributaire des investisseurs pour pouvoir trouver des capitaux pour continuer d’investir et tenter de redresser la barre. Ce n’est pas pour rien que la direction de la néobanque parle déjà d’introduction en Bourse. Une telle opération pourrait également s’avérer utile pour lever des fonds. L’exemple le plus représentatif est celui de Deezer à la Bourse de Paris.
Pour expliquer ses pertes, N26 dit avoir eu besoin d’investir avec “des dépenses structurelles”, notamment du côté “des aspects réglementaires”, mais le peu de rentrées d’argent de son modèle ne peut être écarté des principales raisons. À savoir que pour tous les comptes gratuits chez N26, la néobanque doit croiser les doigts pour que les clients utilisent leur carte bancaire (afin qu’elle touche des revenus grâce aux taux d’interchange). Mais cela nécessite que les clients n’oublient pas leur carte N26 au fond de leur portefeuille, et continuent d’alimenter leur compte.
Faire du compte un “compte principal”, autrement dit un compte où le client verserait son salaire et utiliserait la carte pour la majorité de ses dépenses, est un vrai problème pour le modèle des néobanques. C’est pourquoi Revolut, le concurrent direct de N26, a fait en sorte de proposer les mêmes services qu’une banque traditionnelle pour que les clients n’aient pas à devoir faire des concessions pour ouvrir un compte Revolut et l’utiliser comme compte principal. La néobanque proposera sous peu de l’épargne, du crédit, et certainement du découvert autorité également.
Les barrières qui ont freiné N26
Un graphique publié par Statista donne un ordre d’idée de l’écart qui se creuse entre Revolut et N26. La néobanque britannique, qui est la plus recherchée sur Google cette année, s’approche des 20 millions de clients dans le monde entier. En France, selon ses derniers chiffres, 2 millions de personnes ont ouvert un compte. Ses sources de revenus sont aussi plus diversifiées, notamment grâce aux investissements en Bourse et cryptomonnaies disponibles depuis l’application. Pendant que Revolut investissait sur son produit, N26 perdait de l’argent sur son déploiement, là aussi raté. Pour rappel, l’entreprise s’était installée aux États-Unis, pour finalement abandonner le projet et entraîner la fermeture de 500 000 comptes.
Les problèmes se sont enchaînés ensuite en Europe avec le régulateur allemand. D’une mauvaise gestion des protections contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, N26 fut contraint de payer une lourde amende suivie d’une restriction de son rythme d’acquisition clients mensuel à seulement 70 000 par mois (à ce moment, N26 revendiquait 170 000 nouveaux clients). Des barrières très difficiles à gérer pour une entreprise recherchant l’hypercroissance et qui avait vendu à ses investisseurs de telles ambitions.
Face à la contrainte, la néobanque devenait plus stricte dans la surveillance des activités douteuses. Avec peu de moyens, les débordements sont vite arrivés. En France, N26 fait face à une action en justice de nombreux clients mécontents de s’être fait clôturer leur compte du jour au lendemain sans préavis ou sans communication de la part du service à la clientèle.
“Structures de gouvernance, cadre de conformité réglementaire et prévention contre la fraude en ligne, sont autant de chantiers sur lesquels N26 investit fortement”, peut-on lire dans le communiqué de l’établissement qui cherche à soigner son image à l’approche d’une potentielle introduction en Bourse. En France, elle se dit être déjà rentable. Mais comme nous l’avions déjà remarqué chez N26, les informations publiées dénotent souvent de la réalité de l’entreprise, qui connaît un turn-over des plus importants en Europe et qui continue d’exister grâce aux investissements extérieurs depuis maintenant 9 ans.
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