Exécrable
Difficile de trouver un autre mot pour décrire l’attitude des représentants de Hockey Canada depuis que le scandale sur les allégations sexuelles a éclaté au printemps dernier.
Une attitude déplorable et irresponsable, qui a atteint son paroxysme en comité parlementaire à Ottawa cette semaine.
Fiasco
À les entendre, la vraie victime, ce serait eux, nos honorables patrons de Hockey Canada.
Ce ne serait pas les femmes qui auraient vécu des agressions sexuelles, allant jusqu’à deux viols collectifs en 2018 et 2003, mais eux, pauvres « boucs émissaires » victimes d’une « désinformation des médias » et des politiciens, comme l’a affirmé Andrea Skinner, la nouvelle présidente du CA de Hockey Canada.
Selon elle, pas un responsable de Hockey Canada n’a été « inapproprié ». Tous méritent la note « A » pour la gestion des scandales sexuels, dont le PDG Scott Smith.
Voyez-vous, comme le disait le PDG cet été, s’ils ont dédommagé 22 victimes depuis 1989, c’était pour « appuyer les victimes et les familles », non pas pour « protéger son image ». M’ouais…
Nul besoin de changement, nul besoin de démissions, nul besoin de remise en question, circulez, tout va bien à Hockey Canada, nous disent-ils.
Tellement Mme Skinner craint que les lumières des arénas s’éteignent si le CA démissionnait d’un bloc. Vous avez bien lu, sans Hockey Canada, fournisseur d’électricité dans tous les arénas au pays, on devrait fermer les arénas.
Leur défense en est à gratter le fond du baril.
Arrêtez et démissionnez
Tout ce cirque a des limites. En attendant que les patrons de Hockey Canada retrouvent un minimum de lucidité, qu’ils reconnectent avec le réel, il existe un seul moyen qui peut les perturber : l’argent.
Qu’on ferme les lumières collectivement sur Hockey Canada, que les commanditaires continuent de les lâcher, que les diffuseurs les larguent, que les associations, équipes et joueurs les boycottent, que les téléspectateurs les ignorent…
Cette organisation sportive, toujours suffisante de ses privilèges, apprend aujourd’hui l’existence du mot imputabilité.
On n’est pas habitué à être contesté quand on a toujours été roi dans son royaume.