Au moins trois personnes sont mortes et une vingtaine ont été portées disparues mardi au large des côtes du Bangladesh, après le naufrage d’un bateau transportant des réfugiés rohingyas vers la Malaisie, selon un nouveau bilan des autorités bangladaises.
«Le bateau a coulé après avoir quitté la côte à 5 h 30 du matin en raison du mauvais temps dans le golfe du Bengale», a déclaré à l’AFP le porte-parole des garde-côtes bangladais, le lieutenant Al Amin, ajoutant que «le bateau se dirigeait vers la Malaisie».
Selon la police bangladaise, au moins trois corps se sont échoués sur le rivage de la ville côtière de Halbunia.
«Nous avons récupéré les corps. Il s’agit de trois jeunes femmes rohingyas âgées de 18 à 20 ans», a déclaré à l’AFP l’inspecteur de police Nur Mohammad.
Le commandant des garde-côtes, Ashiq Ahmed, a indiqué que le navire avait probablement à son bord quelque 65 personnes.
«Nous avons secouru 45 personnes dont 41 réfugiés rohingyas et quatre Bangladais», a-t-il déclaré à l’AFP, selon des chiffres revus en hausse.
«Près de 20 personnes sont encore portées disparues. L’opération de sauvetage est toujours en cours», a-t-il poursuivi.
Environ 750 000 membres de la minorité musulmane des Rohingyas avaient fui la Birmanie après une brutale offensive, lancée par l’armée en 2017, et trouvé asile au Bangladesh voisin où résidaient déjà plus de 100 000 réfugiés victimes de précédentes violences.
En juillet dernier, la Cour internationale de justice, plus haute instance juridique de l’ONU, s’est estimée compétente pour juger une accusation de génocide des Rohingyas formulée par la Gambie contre la Birmanie.
En mars, les Etats-Unis ont pour la première fois déclaré officiellement que la minorité des Rohingyas avait été victime d’un génocide perpétré par l’armée birmane en 2016 et 2017.
Les Rohingyas survivent entassés dans des camps insalubres du Bangladesh et refusent de retourner dans leur pays tant qu’ils n’auront pas obtenu des droits de citoyenneté et des garanties de sécurité.
Cette situation incite chaque année des centaines de Rohingyas à payer des passeurs pour tenter de se rendre en Malaisie, où vit la plus grande diaspora rohingya, à bord d’embarcations peu sûres, au péril de leur vie.