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« Dans un contexte peu favorable aux métaux précieux, l’argent ne roule pas sur l’or »

« Dans un contexte peu favorable aux métaux précieux, l’argent ne roule pas sur l’or »


En 2022, l’argent fait grise mine. L’once de métal gris (31,10 grammes) a fondu et a glissé sous la barre des 20 dollars (20,30 euros). Vendredi 23 septembre, elle se négociait à 19,50 dollars, soit un repli de près de 15 % depuis le début de l’année. Pourtant, il est toujours prisé par l’industrie, désireuse de le glisser dans les panneaux solaires, les éoliennes ou les équipements électroniques. Sans oublier qu’il inspire toujours les bijoutiers. Toutefois, le regard des investisseurs est rivé sur d’autres horizons.

Ils sont obnubilés par le dollar, emporté dans une spirale ascensionnelle inédite. Déjà amorcée, la hausse du billet vert a subi un coup d’accélérateur lors de l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, le 24 février. Les menaces proférées par Vladimir Poutine, mercredi 21 septembre – le président russe se disant prêt à user de « tous les moyens » pour se défendre et appelant à la mobilisation partielle de ses réservistes afin de combattre sur le territoire ukrainien –, ont d’ailleurs propulsé la devise américaine à son plus haut niveau depuis vingt ans.

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Le dollar, renforcé par son statut de valeur refuge, profite également de la politique monétaire stricte de la Réserve fédérale américaine (Fed). Soucieux d’intensifier la lutte contre l’inflation, les banquiers centraux de Washington ont une nouvelle fois relevé leur taux directeur, mercredi, l’incrémentant de 0,75 point. Surtout, ils ont écarté la possibilité d’une baisse de ce taux avant 2024. L’objectif de la Fed est de ramener l’inflation à 2 %. Toutefois, l’intervention de la Banque centrale japonaise pour soutenir le yen, jeudi, en réponse à la manœuvre américaine, a quelque peu freiné l’ardeur du billet vert.

Réduction de l’échauffement spéculatif

Dans ce contexte peu favorable aux métaux précieux, l’argent ne roule pas sur l’or. Mais il n’est pas seul à perdre de son lustre. Le métal jaune est également moins brillant sur les marchés. Alors que son cours culminait, début mars, à plus de 2 000 dollars l’once, au plus fort de la spéculation sur l’ensemble des matières premières alimentée par le conflit ouvert aux portes de l’Europe, il est repassé sous la cote des 1 700 dollars, à 1 660 dollars. Soit une baisse de près de 20 % par rapport à ce sommet. La hausse des taux rend les obligations d’Etat américaines plus rémunératrices, et réduit d’autant l’attractivité de l’or. Même correction pour le platine.

Ce vent froid qui réduit l’échauffement spéculatif sur les marchés des matières premières n’épargne pas les métaux industriels. Après avoir franchi en fanfare la barre des 10 700 dollars la tonne en mars, le cours du cuivre a sonné la retraite.

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