L’Indonésie a connu une vague alarmante d’insuffisances rénales aiguës chez les enfants ces derniers jours, fatale à 133 d’entre eux d’après une statistique dévoilée ce vendredi par les autorités. Le phénomène est attribué à des substances nocives contenues dans des sirops médicaux. Dès mercredi, l’Etat indonésien en a suspendu la vente et ouvert une enquête. Une tragédie similaire avait précédemment été enregistrée en Gambie.
Le nombre d’enfants morts d’insuffisance rénale aigüe en Indonésie s’élève à 133, a annoncé vendredi le ministre de la Santé, qui a attribué cette hausse à des substances nocives contenues dans des sirops médicaux.
241 cas
Les autorités indonésiennes ont ouvert une enquête et interdit mercredi les ventes et prescriptions de sirops médicaux après la hausse de cas d’insuffisance rénale aigüe. « Nous avons identifié 241 cas d’insuffisance rénale aigüe dans 22 provinces, avec 133 décès », a déclaré le ministre de la Santé Budi Gunadi Sadikin lors d’une conférence de presse.
Les autorités sanitaires ont découvert des traces de substances chimiques nocives chez les enfants soignés pour insuffisance rénale aigüe. « Sept enfants sur onze avaient les substances nocives (suivantes) : l’éthylène glycol, le diethylène glycol et l’ether butylique d’éthylène glycol », a-t-il ajouté. « Il a été confirmé que (les cas) ont été causés par (ces) substances », a-t-il indiqué.
Le précédent gambien
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé début octobre avoir trouvé « des quantités inacceptables » de diéthylène glycol et d’éthylène glycol dans quatre sirops indiens pour la toux impliqués dans la mort de près de 70 enfants en Gambie des suites d’insuffisance rénale aigüe. Les autorités indonésiennes ont découvert des traces de substances similaires dans 102 sirops au domicile d’enfants malades, a précisé Budi Gunadi Sadikin.
L’interdiction des prescriptions et de la vente des sirops sera élargie à ces 102 produits. La plupart des cas sont des enfants âgés de moins de cinq ans, selon le ministère. L’état de certains jeunes patients s’est amélioré après l’administration d’un antidote importé de Singapour, a souligné le ministre.