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« Une perte de pouvoir, et potentiellement d’argent, se dessine derrière la querelle du “Woke Disney” »

« Une perte de pouvoir, et potentiellement d’argent, se dessine derrière la querelle du “Woke Disney” »



L’affaire Disney contre le gouvernement de Floride pose une question importante : les entreprises sont-elles au-dessus des États ? Le géant mondial des médias, Disney, a porté plainte contre l’État pour non-respect des amendements de la Constitution américaine sur la sécurité juridique et la liberté d’expression. Cette querelle ne concerne pas seulement la divergence culturelle, qui a été à l’origine de cette affaire. En effet, derrière le net clivage politique qui, aux États-Unis, passe désormais par la question culturelle, se cache une autre affaire de pouvoir.

Disney a négocié avec l’État, en 1967, pour obtenir les pleins pouvoirs sur un district de 100 kilomètres carrés près d’Orlando où a été construit le parc Disney World. Disney a ainsi obtenu des exemptions de taxes et le contrôle total du gouvernement de cette zone, employant ses propres services publics et fixant ses règles en matière d’aménagement. En d’autres termes, Disney avait créé un État dans l’État.

Le gouverneur républicain, Ron DeSantis, a renvoyé le conseil du district, composé de dirigeants de Disney, pour nommer ses propres hommes. Cette rupture représente une perte de pouvoir, et potentiellement d’argent, avec les exemptions fiscales qui y sont attachées. C’est donc une véritable guerre de pouvoir qui se joue entre l’État de Floride et l’un de ses principaux employeurs.

La question des entreprises qui se considèrent au-dessus des États n’est pas nouvelle. En effet, depuis le Moyen Âge, les rois et les présidents ont brûlé des créanciers, nationalisé des banques et des usines, et mis à genoux des vedettes du business pour montrer qui était le vrai chef. Le récent exemple chinois en est une preuve avec la chute du trop ambitieux patron d’Alibaba, Jack Ma. Notamment en Chine, la volonté de puissance se double d’une guerre culturelle. En effet, formater les esprits a toujours été la condition de la prise du pouvoir politique et de son maintien.

Disney contre l’État de Floride est donc un cas à part : la société a créé son propre État, et peut ainsi se battre contre l’État. Cette affaire pose la question de la limité de pouvoir des entreprises et des États. Les entreprises peuvent-elles être considérées comme des États à part entière, capables de rivaliser de pouvoir contre les États ? Et les États ont-ils le devoir de contrôler les entreprises publics et privées qui se considèrent comme des États à part entière ? La réponse à ces questions n’est pas simple et dépend de nombreux éléments tels que les régulations, les traités internationaux, l’histoire économique et politique de chaque pays, etc. Finalement, ce cas soulève une question importante : comment trouver un équilibre entre les intérêts économiques et les intérêts sociaux, politiques et réglementaires qui régissent notre société ?

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