Les États-Unis ont certainement passé une nouvelle épreuve de solidité de leurs institutions avec l’inculpation pénale de Donald Trump le 30 mars. Cependant, personne ne devrait être au-dessus des lois et la justice devrait être la même pour tous. Donald Trump ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Il est le premier président mis en accusation deux fois par la Chambre des représentants et le premier ex-président à être poursuivi dans toute l’histoire du pays, en raison de ses accumulations d’affaires qui témoignent d’un comportement problématique.
L’inculpation présumée, mélange d’aventures extraconjugales, d’achat de silence et de financement de campagne, n’est qu’une peccadille comparé à ses fautes en tant que président, telles que son rôle dans l’assaut contre le Capitole, sa pression sur des élus de Géorgie pour tordre les résultats électoraux, ou encore sa conservation de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.
Le défi que représente Trump pour la démocratie américaine réside dans son inaptitude à respecter les règles de l’État de droit et dans sa détermination à en remettre en cause les mécanismes et à attaquer la justice dès qu’il doit rendre des comptes. Cette stratégie de la terre brûlée lui apporte des bénéfices politiques évidents en faisant jouer son disque rayé, qui le présente invariablement comme la victime d’une chasse aux sorcières et d’un complot de l’État profond. Cependant, cela contraint également son camp à prendre sa défense, sous peine de déchaîner la colère des militants qui se sont enfermés dans un véritable culte de la personnalité.
Les élus républicains rivalisent depuis l’annonce de l’inculpation de déclarations outragées, dénonçant une instrumentalisation de la justice à des fins partisanes. Deux ans après l’épisode sombre du Capitole, le Grand Old Party montre qu’il n’a toujours rien compris ni appris de Donald Trump. La politisation de la justice, favorisée par l’élection des juges et des procureurs, est devenue une pente qui emporte les États-Unis vers l’incertain depuis des années. L’abolition des majorités qualifiées au Sénat a enlevé l’un des derniers garde-fous protégeant la polarisation. Le résultat est une justice affaiblie et une démocratie toujours plus sous tension.
En conclusion, les États-Unis doivent surmonter les épreuves de solidité de leurs institutions en respectant les règles élémentaires de l’État de droit et en s’efforçant de préserver la justice et la démocratie. La politisation de la justice doit être combattue. Le pays doit être un exemple de respect de la loi et de justice pour tous.
