Plusieurs Russes de Montréal étaient réunis dimanche devant le Consulat de Russie pour afficher publiquement leur soutien aux Ukrainiens et protester contre la guerre initiée par Poutine, malgré les craintes de représailles pour leurs familles restées dans leur pays d’origine.
« Au-delà du soutien envers l’Ukraine, je pense que c’est très important de se mobiliser contre la guerre et contre Poutine, pour tous ceux qui ne peuvent pas le faire en Russie », explique Olga Babina, militante russe.
À l’initiative de l’Alliance démocratique canadienne russe (RCDA), des dizaines de personnes s’étaient réunies dimanche devant le Consulat général de la Fédération de Russie, pour commémorer les victimes de la guerre.
Plusieurs portraits de victimes ukrainiennes étaient placardés à l’entrée de l’édifice consulaire, et les membres de la communauté russe arboraient presque tous le drapeau ukrainien sur les épaules.
« En Russie c’est beaucoup plus difficile de manifester contre la guerre, on se doit de le faire pour eux, affirme Vladimir Pimonov, arrivé de Russie en janvier dernier pour étudier. La contestation contre le régime existe, elle était très visible au début de la guerre. Mais la répression a fini par rendre silencieux les opposants. »
OVD-Info, organisation russe indépendante, recense 19 335 militants anti-Poutine emprisonnés en Russie depuis le début de l’invasion, le 24 février dernier.
Risqué, même à distance
Les organisateurs avouaient toutefois leur déception de ne pas avoir réussi à réunir plus de personnes.
« Même si l’on est libre de manifester au Canada, ça reste très risqué pour les Russes de participer à ce genre d’événements, raconte Olga Babina. Ce n’est pas une peur infondée, il y a de réelles représailles pour nos familles restées là-bas, qui peuvent se faire emprisonner. Mes parents sont pris en otage en Russie. »
« Rester silencieux ne résout rien, estime de son côté Vladimir Pimonov. Poutine est au pouvoir depuis 22 ans, et le silence a mené à la guerre. »