Selon le rapport annuel 2023 du ministère de la Réunification sud-coréen sur les droits de l’homme en Corée du Nord, des exécutions publiques ont lieu régulièrement dans le pays. Le rapport, rendu public cette année pour la première fois depuis sa création en 2018, se base principalement sur des témoignages directs ou indirects de transfuges nord-coréens.
Plusieurs témoins auraient évoqué les exécutions sommaires, dont certaines publiques, auxquelles ils ont assisté. Les chefs d’accusation sont très variés, allant du meurtre au trafic de drogue, en passant par le visionnage et la diffusion de produits audiovisuels sud-coréens, ou encore la violation des règles sanitaires. Même les mineurs ne seraient pas épargnés. Les contrôles et les sanctions seraient monnaie courante.
Les prisonniers politiques seraient répartis sur cinq sites, tous situés dans un environnement montagneux pour décourager les candidats à l’évasion. Les tortures sont fréquentes, et les femmes seraient souvent exposées à des violences sexuelles, y compris dans la vie quotidienne. Les femmes qui tentent de fuir la Corée du Nord sont souvent mariées de force à des Chinois ou vendues à des réseaux de prostitution par des passeurs.
Les handicapés sont regroupés loin de Pyongyang et sont empêchés par les autorités de se marier et d’avoir des enfants, leur existence même étant considérée comme un déshonneur.
De manière plus générale, le rapport souligne le non-respect des libertés fondamentales des citoyens. Ils ne peuvent pas choisir où vivre, et les exactions sont très fréquentes. Les habitants sont régulièrement réquisitionnés pour des rassemblements ou des travaux forcés, qu’ils soient hommes ou femmes, élèves, ouvriers, paysans, soldats ou femmes au foyer.
Les pots-de-vin peuvent parfois éviter une situation pénible ou obtenir certaines autorisations, y compris pour les soins médicaux. Le réseau et les bakchichs font la différence dans la vie quotidienne des Nord-Coréens.