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un dernier tome émouvant pour la saga autobiographique de Riad Sattouf

un dernier tome émouvant pour la saga autobiographique de Riad Sattouf


Le dessinateur conclut avec un tome bouleversant sa grande saga autobiographique écoulée à plus de trois millions d’exemplaires et traduite en 23 langues.

Point final pour L’Arabe du futur. La grande saga autobiographique de Riad Sattouf se termine ce jeudi avec la publication d’un sixième et dernier tome particulièrement bouleversant. Le dessinateur s’y livre comme jamais, mettant de côté pour une fois son regard ironique et détaché sur le monde en invitant ses lecteurs à plonger dans son intimité, de ses séances de psy à ses relations complexes avec son père.

Ce sixième tome vient conclure une série d’albums au succès mondial, écoulés à plus de trois millions d’exemplaires et traduits en 23 langues. « Je ne pensais pas que le succès de cette série prendrait de telles proportions », a déclaré le dessinateur sur France Inter.

« J’ai essayé de destiner cette histoire aux gens qui ne lisaient pas de BD, et en premier lieu, à ma grand-mère bretonne. »

Ce nouvel album, qui se déroule entre 1994 et 2011, apporte un dénouement apaisé à l’histoire familiale douloureuse de Riad Sattouf. A la fin du tome 4, il révélait l’enlèvement de son frère cadet par leur père, reparti en Syrie en laissant derrière lui sa famille française. Dans le tome 5, il évoquait les démarches entamées par leur mère pour retrouver le frère disparu, qui étaient restées lettre morte.

Des séquences troublantes

Riad Sattouf raconte cette histoire avec toujours autant de délicatesse grâce à son style faussement naïf, inspiré par la ligne claire de Hergé dans Tintin. Mais le dessinateur se montre de plus en plus critique envers son père, un docteur en histoire fasciné par le panarabisme du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Dans le tome 6, il montre comment ce père absent continue à lui empoisonner la vie après son départ.

Couverture de "L'Arabe du futur 6"
Couverture de « L’Arabe du futur 6 » © Allary

« C’était le moteur de l’écriture de L’Arabe du futur: raconter l’histoire de mon père et comment sa disparition continue d’irriguer le réel. Comment, alors que je ne l’ai plus vu depuis 1992, je continue de penser à lui, et comment, alors qu’il est mort en 2007, je suis en train de vous parler de lui! », a expliqué Riad Sattouf dans Elle.

Devenu auteur de BD, Riad Sattouf entame une thérapie, dont il détaille les séances dans ce tome 6. Des séquences troublantes où le dessinateur, habituellement pudique sur sa vie privée, se dévoile entièrement. D’ordinaire si méticuleux dans son travail, Riad Sattouf a pour cet ultime tome sauté l’étape des croquis pour dessiner « directement à l’encre, en écriture automatique », a-t-il raconté à Elle.

Riad Sattouf retrace aussi dans des pages émouvantes la fin de vie de ses grands-parents maternels. Des pages qui se mêlent avec l’annonce de ses retrouvailles avec son frère enlevé en Syrie. La fin du tome 6, où il évoque le « printemps arabe » et le début de la guerre civile en Syrie en 2011, donne quelques sueurs froides au lecteur. Riad Sattouf livre alors quelques-unes des plus belles planches de la série.

« Une autre identité »

Riad Sattouf évoque aussi ses débuts de dessinateur. Comme dans Le Jeune acteur, sa précédente BD sur Vincent Lacoste, il montre à quel point, pour un artiste, l’accès à la célébrité se joue « à pas grand-chose ».

« Ça se joue parfois à pas grand-chose, parce qu’on peut se dire sur le moment qu’on a peur, qu’on ne se sent pas très bien, on laisse tomber, alors que ça peut changer toute une vie. C’est ce que je voulais raconter ».

Le dessinateur et réalisateur Riad Sattouf
Le dessinateur et réalisateur Riad Sattouf © Marie Rouge

L’histoire d’une famille déchirée devient alors l’histoire d’un adolescent dont la vie va être sauvée par le dessin. « J’avais un père qui était aux frontières de l’islamisme, et un grand-père breton qui était naturiste! Donc c’était très difficile d’allier ces deux identités », s’amuse Riad Sattouf sur France Inter.

« Moi assez rapidement, je me suis trouvé une autre identité qui est celle des auteurs et des dessinateurs. »

« À un moment de ma vie, j’ai décidé que je ne serai ni un Syrien, ni un musulman, ni un chrétien, ni un Français, ni un Breton, mais que je serai un auteur », poursuit-il dans les colonnes d’Elle. « J’étais persuadé que j’étais de la trempe de Mœbius, mon idole, alors que je n’étais pas un génie du tout. »

Si Riad Sattouf a terminé depuis quelques années son analyse avec sa psychothérapeute, L’Arabe du futur 6 a eu des vertus thérapeutiques sur sa vie, confie-t-il encore à Elle: « Je crois que le seul vrai truc paranormal que j’ai vu dans la vie, c’est le succès de L’Arabe du futur, et le fait qu’en devenant un auteur j’ai réglé ma situation familiale. C’est fou, mais c’est vrai… »

L’Arabe du futur 6. Une jeunesse au Moyen-Orient (1994-2011), de Riad Sattouf, Allary éditions, 176 pages, 24,90 euros.

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