En comparaissant pour la première fois le 19 octobre, l’ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara avait promis de rendre la tâche facile au juge et de pleinement coopérer pour que la vérité soit dévoilée. Après sept jours d’audition (la plus longue d’un accusé jusque-là) et près de cinquante heures passées debout, essuyant des questions venues de toute part, Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba, a perdu son enthousiasme initial. Il ne cite plus couramment le Coran, encore moins Mendeleïev.
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Poursuivi avec dix autres coaccusés, dont l’ancien putschiste Moussa Dadis Camara, il lui est reproché d’avoir participé au massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry qui a fait au moins 156 morts. Toumba Diakité, qui rejette les accusations portées contre lui, s’est retourné contre son ancien patron et ses hommes de main. L’accusé a tenu sa promesse de livrer sa part de vérité sans langue de bois. Il a fait la genèse de la prise du pouvoir par Moussa Dadis Camara en décembre 2008, à la mort de Lansana Conté, a raconté une gestion anarchique et népotique, les circonstances du massacre et, enfin, la chute du putschiste le 3 décembre 2009.