Sept ans après avoir été voté, le tour de vis sur la rémunération de l’intérim médical s’applique à partir de ce lundi 3 avril. Les hôpitaux en manque de personnel craignent de ne pas pouvoir faire face. Ces médecins qui voguent d’hôpital en hôpital, avec des rémunérations pouvant aller jusqu’à 4.000 voire 5.000 euros brut pour 24 heures, « signeront à court terme la mort de notre service public hospitalier » selon le ministre de la Santé François Braun.
Le plafonnement de l’intérim médical, qui a été voté il y a sept ans, limite la rémunération de ces médecins à un maximum de 2.500 euros bruts pour une période de 24 heures. Cette mesure est contraignante pour les hôpitaux qui ont du mal à recruter et à retenir leurs médecins permanents. L’intérim médical est une solution de substitution pour les agences de travail temporaire qui embauchent ces derniers, pour pallier l’absence de médecin dans les hôpitaux.
Les hôpitaux ont eu sept ans pour se préparer à cette mesure et donc pour revoir leurs plans de recrutement. Cependant, certains d’entre eux craignent que cela ne soit pas suffisant, en particulier dans le contexte actuel de la pandémie de Covid-19 qui a augmenté la demande en personnel médical dans les hôpitaux. Le ministre de la Santé François Braun a exprimé ces craintes dans une interview accordée à la presse.
Il est vrai que la situation est critique et que l’on ne peut pas se permettre de voir notre système de santé s’effondrer. Cependant, le plafonnement de l’intérim médical est une mesure nécessaire pour freiner le coût de l’emploi temporaire des médecins et ainsi permettre aux hôpitaux d’avoir davantage de ressources pour investir dans des médecins permanents et dans l’amélioration des installations et des équipements médicaux.
Il est également important de rappeler que de nombreux médecins sont contre l’intérim médical, qui les oblige à travailler sous des conditions précaires, sans perspective d’avenir et sans garantie de carrière. Cette mesure peut donc être bénéfique pour les médecins eux-mêmes, qui auront plus de chances de trouver des emplois stables et bien rémunérés dans les hôpitaux.
Au final, il s’agit d’une mesure difficile mais nécessaire pour améliorer le système de santé français, pour le bien des médecins et des patients. Les hôpitaux doivent trouver des solutions alternatives pour pallier le manque de personnel temporaire, en embauchant plus de médecins permanents, en offrant des conditions de travail attractives et en investissant dans les technologies médicales de pointe. Le gouvernement doit également apporter son soutien en investissant massivement dans notre système de santé pour faire face à la crise sanitaire actuelle, tout en garantissant la qualité des soins pour tous.