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Renvoi de turbines en Allemagne : une décision «difficile» pour le Canada

Renvoi de turbines en Allemagne : une décision «difficile» pour le Canada


La décision de renvoyer les turbines du gazoduc Nord Stream en Allemagne n’a «pas été prise à la légère» par le gouvernement Trudeau, qui assure que des alternatives avaient été étudiées pour éviter de tomber dans le «piège» du président russe Vladimir Poutine.

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C’est d’ailleurs le chancelier allemand Olaf Scholz, dont le pays est «préoccupé» et «prépare des réserves pour l’hiver», qui aurait lui-même directement contacté le Canada pour faire pression sur le renvoi de ces six turbines, a affirmé la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly en comité parlementaire jeudi.

«Ce fut une décision difficile pour tous les membres de ce gouvernement», mais ce fut la bonne, car «lorsque l’afflux de gaz ralentit, le monde sait désormais avec certitude que c’est une décision qui revient à [Vladimir] Poutine, seul responsable», a martelé Mme Joly.

Aussi présent pour répondre aux questions des parlementaires, le ministre des Ressources naturelles Jonathan Wilkinson a décrit le «piège» que tentait de poser M. Poutine au Canada : «ne renvoyez pas les turbines et le Canada et l’Occident seront accusés d’être responsables de la baisse de l’importation de gaz vers l’Europe en risquant de diviser l’alliance, ou alors renvoyez les turbines et vous serez accusés d’affaiblir la détermination de l’alliance en ce qui a trait aux sanctions [contre la Russie]».

Prenant part elle aussi au comité un peu plus tard, l’ambassadrice ukrainienne au Canada a insisté sur le fait que Gazprom n’avait aucunement besoin de ces turbines réparées au Canada pour continuer de transporter du gaz vers l’Europe.

«La réparation des six turbines au Canada cimentera la capacité de la Russie à instrumentaliser l’énergie et pour faire dérailler les efforts dans la lutte aux changements climatiques», a lancé Yuliia Kovaliv.

Rappelons que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait fait savoir son mécontentement dès que la décision fut prise à Ottawa.

L’ambassadrice de l’Union européenne au Canada, Melita Gabric, a pour sa part salué la décision du Canada et l’a remercié pour son soutien à la sécurité énergétique de l’Europe.

Même son de cloche de la part de l’ambassadrice allemande au Canada, Sabine Sparwasser.

«Aucune décision n’est parfaite, aucune n’est facile. Ce fut seulement après un long questionnement que l’Allemagne a demandé au Canada de permettre une exception à son régime de sanctions, et le gouvernement canadien n’a acquiescé qu’après de dures délibérations», a-t-elle dit.

Notons que les États-Unis avaient aussi endossé la décision du gouvernement Trudeau.

La ministre Joly a répondu à un barrage de questions concernant un article du Globe & Mail, qui rapportait plus tôt cette semaine que la politique canadienne en cas d’invasion de l’Ukraine était d’abandonner à son sort le personnel ukrainien à l’emploi de l’ambassade du Canada à Kyïv.

Selon le quotidien, qui citait trois diplomates canadiens sous le couvert de la confidentialité, la Russie détient des listes de gens indésirables, et les employés d’ambassades de pays occidentaux pourraient y figurer.

Mme Joly ainsi que sa sous-ministre, Marta Morgan, ont à plusieurs reprises indiqué que le ministère n’avait aucune information concernant la présence potentielle de ses employés sur lesdites listes.

Elles ont soutenu qu’au contraire, le personnel de l’ambassade restait en constante communication avec ses employés locaux et qu’il avait maintenu la paie et les bénéfices liés à l’emploi malgré la guerre.



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