Depuis l’année scolaire 2010-2011, le nombre d’enfants hongrois inscrits dans des écoles autrichiennes a été multiplié par cinq pour atteindre 10 646 élèves en 2021-2022, soit l’équivalent de 1 enfant sur 100 de la population hongroise. Les parents optent pour la région du Burgenland, frontalière de la Hongrie, où 640 classes proposent des enseignements spécialisés en langue hongroise.
Cette tendance s’explique notamment par la politisation des programmes scolaires en Hongrie, le lavage de cerveau nationaliste, le niveau problématique des manuels et le délaissement de l’enseignement des langues étrangères. Des parents, tels qu’Agnes, choisissent donc de scolariser leurs enfants dans des établissements autrichiens pour éviter ces problèmes.
Cependant, cette tendance n’est pas sans conséquence pour les écoles autrichiennes qui doivent faire face à une saturation importante, d’autant plus que le nombre d’enseignants spécialisés en langue hongroise est insuffisant. Malgré cela, la qualité de l’enseignement proposé en Autriche reste un atout pour les parents hongrois, qui voient dans cette solution une opportunité pour l’avenir de leurs enfants.
Cette hausse du nombre d’élèves hongrois dans les écoles autrichiennes témoigne d’un malaise éducatif en Hongrie. Les parents sont de plus en plus mécontents de l’orientation nationaliste prise par le gouvernement hongrois et de la dégradation de la qualité de l’enseignement. Pour eux, la seule solution est de scolariser leurs enfants dans des établissements étrangers offrant une meilleure qualité d’enseignement et une ouverture à d’autres cultures et langues.
Pour l’heure, cette situation ne semble pas sur le point de s’inverser en Hongrie, où le gouvernement continue de poursuivre une ligne nationaliste qui va à l’encontre des aspirations des parents cherchant un enseignement de qualité pour leurs enfants. En conséquence, la tendance devrait se poursuivre, avec toujours plus d’enfants hongrois inscrits dans des écoles autrichiennes dans les années à venir. Reste à savoir quelles en seront les conséquences à long terme pour l’éducation en Hongrie.
