in

Qatar 2022: le Canada joue son tournoi dimanche

Qatar 2022: le Canada joue son tournoi dimanche


DOHA, Qatar | La Coupe du monde a beau durer un mois, elle est commencée depuis à peine une semaine et le Canada joue déjà son va-tout dimanche soir, contre la Croatie.

• À lire aussi: Qatar 2022: Alphonso Davies espère des jours plus heureux

• À lire aussi: Alistair Johnston attire l’attention

• À lire aussi: Qatar 2022: pas de maître dans les futurs adversaires du Canada

Vaincu 1 à 0 par la Belgique mercredi soir, le Canada est la seule équipe du groupe F à ne pas avoir de point ; une défaite dimanche signifierait pratiquement son élimination.

Les Canadiens ont offert une performance inspirée qui a surpris le monde contre la Belgique, mais il faut se demander s’ils seront en mesure d’être aussi dominants face à des Croates teigneux et intenses, surtout en milieu de terrain.

Le sélectionneur John Herdman a insisté sur le fait que ses hommes étaient rapidement passés à autre chose.

« Nous devons être proactifs parce qu’il y a toujours une autre tâche devant nous. On laisse ce qui vient de se passer derrière nous. »

Énorme match

Le Canada jouera donc son tournoi dimanche, et John Herdman le sait.

C’est sûrement ce qui l’a incité à faire une déclaration aussi forte quelques minutes à peine après le sifflet final de mercredi (voir autre texte).

Le sélectionneur estime que c’est le moment le plus important du tournoi pour son équipe.

« C’est un énorme match et je pense que c’est un moment qui va nous définir. Nous devons l’emporter. »

Pour préparer ses hommes, Herdman les a conviés à une séance de cinéma. On ne sait pas qui a apporté le maïs soufflé.

« L’ancien moi aurait sans doute tenté de compenser dans le prochain match, mais il faut qu’on s’enlève de la pression.

« On a révisé le match contre la Belgique jeudi et ils ont constaté qu’ils ont fait beaucoup de bon, ils ont vu toutes les bonnes choses qu’ils ont accomplies. On a aussi pu voir les secteurs du jeu où nous devons progresser. »

Il fallait donc que les joueurs voient toutes les bonnes choses réalisées lors de la première rencontre, quoiqu’on s’imagine qu’ils les savaient déjà. Mais un peu de renforcement positif ne fait jamais de tort.

Le milieu

Pour le Canada, la clé réside dans le contrôle du milieu de terrain. Et ça ne sera pas une mince tâche face à une équipe qui aligne notamment Luka Modric et Ivan Perisic.

Stephen Eustaquio était d’ailleurs un peu embêté quand on lui a demandé de déterminer si c’était la vitesse dans les couloirs qui pourrait être décisive pour son équipe.

« Nous connaissons nos forces, certaines équipes vont nous donner de l’espace au milieu et d’autres sur les ailes.

« C’est difficile de savoir comment les choses vont se dérouler d’un match à l’autre. »

Petit avantage

Là où le Canada a un petit avantage, c’est que John Herdman a longuement analysé la façon de jouer croate, qui est assez unilatérale au pays.

Pourquoi ? Parce que son fils a déjà fait partie de l’académie du Dinamo Zagreb.

« Ils jouent un très bon 4-3-3. J’ai vu un entraînement et je n’en revenais pas de la cohésion technique de jeunes de 12 ans.

« C’est un tout autre niveau, il y a de l’implication physique et ça m’a certainement aidé à diriger ma philosophie. »

Rotation

Comme les matchs reviennent vite, Herdman pourrait bien apporter un ou deux changements à son effectif pour cette rencontre.

Mais il s’est bien gardé d’ouvrir son jeu. Le sélectionneur est le genre de gars à s’asseoir sur ses cartes pour s’assurer que le joueur à côté de lui ne les verra pas.

« Nous avons 26 joueurs disponibles et c’est ce qui est génial. Nous allons peut-être avoir besoin d’éléments différents de ce qu’on avait vu contre la Belgique. »

Mais, au moins, tout le monde est en santé et prêt à jouer ; ça lui donne donc une belle main.

Oublier le premier match

Les Croates n’ont pas joué le match qu’ils voulaient contre le Maroc

DOHA, Qatar | La Croatie en a travaillé un coup lors de son premier match contre le Maroc et en est ressortie avec un tout petit point, fruit d’un match nul de 0 à 0.

Samedi, le sélectionneur croate, Zlatko Dalic, a convenu qu’il n’a pas eu le match auquel il s’attendait et a souvent répété que la rencontre avait été déplacée en après-midi, ce qui ne convenait pas à son équipe.

« Le Maroc était une équipe robuste, le Canada a bien joué contre la Belgique. Il nous faudra répondre à leur jeu de manière adéquate et agressive.

« Nous allons devoir être très énergiques et bien mieux préparés que lors du dernier match », a-t-il convenu.

C’est un autre signe qui ne ment pas que la prestation du Canada contre les Diables rouges a invité tout le monde à prendre les Canadiens au sérieux malgré la défaite.

Atypique

Le Maroc a presque réalisé un exploit en blanchissant les Croates. Ceux-ci sont habitués à faire bouger le filet adverse.

« Il nous fallait être plus décisifs contre le Maroc, nous n’avons pas réussi à nous imposer », a reconnu Dalic qui se gratte un peu la tête sur l’identité de son attaquant pour le match de dimanche soir.

Il se pourrait donc qu’Andrej Kramaric ne soit pas l’homme désigné. Dalic a expliqué qu’il y a eu une bonne rotation dans son effectif au cours des quatre dernières années.

« Avant, j’avais l’habitude de connaître mes onze de départ, mais j’ai au moins neuf joueurs en tête. Nous avons plusieurs attaquants dans notre effectif, certains qui jouent très bien. J’ai confiance qu’on aura le bon joueur.

« En 2018, on avait une équipe qui jouait ensemble depuis dix ans, des joueurs de Barcelone, de Madrid et d’ailleurs. Nous avons de nouveaux joueurs. C’est une nouvelle équipe qui doit produire les résultats escomptés. »

Un petit rappel s’impose ici. Il y a quatre ans, les Croates avaient inscrit quatorze buts en sept matchs jusqu’à leur défaite en finale contre la France. Ils s’étaient même offert une victoire de 3 à 0 sur l’Argentine en phase de groupe. Et surtout, ils n’avaient pas été blanchis une seule fois.

Équipe sérieuse

Il est évident qu’on a pris des notes chez les Croates et que le Canada n’aura pas le rôle de petit poucet à leurs yeux.


La Croatie ne tient rien pour acquis pour son match contre le Canada, grâce à sa performance contre la Belgique. Les joueurs ont pris part à une dernière séance samedi pour être prêts pour l’affrontement.

Photo AFP

La Croatie ne tient rien pour acquis pour son match contre le Canada, grâce à sa performance contre la Belgique. Les joueurs ont pris part à une dernière séance samedi pour être prêts pour l’affrontement.

« Le Canada est une équipe sérieuse et redoutable qui a battu les États-Unis et le Mexique dans leur région.

« Ils ont donné du mal à la Belgique avec un pressing haut, ils méritaient de gagner bien plus [que la Belgique], dans ce match », a estimé Dalic.

Celui-ci a d’ailleurs fait remarquer que les surprises sont fréquentes depuis le début de ce mondial.

« Les petites équipes ou les négligés ont de bonnes performances, on n’a qu’à regarder le Japon. On ne peut pas nous reposer sur nos succès passés. »

À côté de Dalic, Ivan Perisic a peu parlé, mais a lancé des fleurs aux Canadiens. Il a surtout été frappé par l’effort déployé par les Rouges qui ont tout simplement travaillé plus fort que leur adversaire.

« Le Canada nous a surpris avec la distance couverte contre la Belgique qui n’a pas répondu correctement.

« Nous allons devoir être rapides et avoir une attitude agressive. Nous devons jouer à notre manière. »

Un miracle

Par ailleurs, entre un séjour à l’Inter Milan et chez Tottenham Hotspur, Perisic a fait un passage en prêt au Bayern Munich en 2019-2020.

Il était donc en Bavière lors de l’arrivée fracassante d’Alphonso Davies dans la Bundesliga et on comprend sans trop se forcer qu’il a beaucoup d’admiration pour le prodige canadien.

« Il est rapide, c’est un réel miracle. Il peut sans cesse s’améliorer. »

Et Perisic a jeté un autre bouquet dans la cour du Canada.

« En ce qui concerne les autres joueurs canadiens, ils ont très bien joué contre la Belgique. J’ai hâte à ce match. » 



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La parole aux auteurs : Carlo Purassanta et Gilles Bonnenfant

La parole aux auteurs : Carlo Purassanta et Gilles Bonnenfant

La victoire d’une « équipe spéciale »

La victoire d’une « équipe spéciale »