Le secteur de l’industrie d’armement est confronté à une demande croissante d’obus de gros calibre utilisés dans les tirs d’artillerie depuis le début de la guerre en Ukraine. Selon les documents du Pentagone, les troupes ukrainiennes ont utilisé plus de 952 000 projectiles de 155 mm en un an d’affrontements, ce qui a mis les stocks d’arsenaux occidentaux sous pression. Le ministre de la Défense ukrainien estime qu’il lui faudrait 250 000 autres obus de gros calibre chaque mois pour espérer battre les Russes. Les pays occidentaux cherchent donc à regarnir leurs stocks en passant des commandes auprès des industriels d’armement.
Nexter Arrowtech, qui fabrique des munitions pour l’industriel français, estime que les obus tirés par les canons Caesar ont une précision d’un demi-terrain de football à une distance de 40 kilomètres. La France a ainsi commandé 5 000 obus de 155 mm à Nexter en urgence en juillet dernier, une première depuis dix ans. Une deuxième commande de 16 000 projectiles a été passée en mars. D’autres commandes devraient suivre dans le cadre de la loi de programmation militaire 2024-2030, qui doit être adoptée d’ici l’été au parlement. L’Union européenne, quant à elle, a dévoilé un plan pour fournir un million d’obus (de 105 à 155 mm) à l’Ukraine, prélevés sur les stocks nationaux mais aussi acquis auprès des onze industriels européens du secteur identifiés par Bruxelles.
Cependant, le secteur de l’industrie d’armement rencontre plusieurs obstacles. Il est confronté à une pénurie de poudres destinées à propulser les obus hors du canon depuis le début de la guerre en Ukraine. Frantz Caillau, directeur général délégué de la filiale munitions de Nexter Arrowtech, a admis que les délais d’approvisionnement en poudre étaient importants, car toutes les industries d’armement recherchent cette matière. La France, qui ne produit plus de poudre pour charges propulsives depuis la fermeture de la Société nationale des poudres et explosifs en 2004, a prévu d’en relocaliser une partie dans l’Hexagone, mais ce ne sera pas avant 2025.
En somme, la demande croissante d’obus de gros calibre met sous pression les stocks d’arsenaux occidentaux. Ainsi, les pays occidentaux passent des commandes pour régarnir leurs stocks. Cependant, la production est confrontée à une pénurie de poudre destinée à propulser les obus hors du canon depuis le début de la guerre en Ukraine. La France cherche à relocaliser une partie de la production de poudre, mais ce ne sera pas avant 2025.
