Le bureau de l’Assemblée nationale française a lancé un avertissement à plusieurs dizaines de députés, principalement du parti de la France insoumise, pour des comportements perturbateurs lors des débats houleux sur la réforme des retraites, qui « dégradent l’image de l’institution ». Environ quatre-vingts députés vont ainsi être sanctionnés, notamment ceux qui ont brandi des pancartes ou qui se sont opposés à l’intervention des huissiers, provoquant un tumulte lors de la prise de parole de la première ministre, Elisabeth Borne, venue déclencher l’article 49.3.
Le rappel à l’ordre sera adressé individuellement aux députés concernés. Tous les députés recevront également un courrier rappelant l’ensemble des règles destinées à encadrer leur comportement. Les rappels à l’ordre visent également les députés qui avaient communiqué sur les réseaux sociaux lors des débats à huis clos de la commission mixte paritaire entre députés et sénateurs, le 15 mars, sur la réforme, ainsi que ceux ayant enfreint les règles de communication avec l’extérieur depuis l’hémicycle.
Le groupe des députés de la France insoumise a dénoncé ces sanctions, qualifiées de « nouvel acte d’autoritarisme d’un pouvoir politique bunkérisé, incapable de comprendre que la contestation populaire et parlementaire sur le sujet ne s’arrêtera pas sans retrait de la réforme ».
Ces sanctions interviennent après des semaines de manifestations et de grèves en France contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement. Les principaux syndicats du pays ont organisé des journées de grève et de manifestations, bloquant le transport public, les services publics, les ports et les aéroports.
La réforme proposée vise à unifier les différents régimes de retraite en un seul système plus juste et plus équitable. Les opposants à la réforme craignent qu’elle ne réduise les avantages acquis par certains travailleurs et ne les force à travailler plus longtemps pour obtenir des retraites moins élevées. Les grèves ont été particulièrement suivies dans les secteurs des transports en commun, provoquant des perturbations massives dans les grandes villes de France, notamment à Paris.