Depuis que Pékin a simulé des raids de bombardement sur Taïwan et a encerclé l’île avec sa marine, la question de savoir si les États-Unis devraient défendre Taïwan contre une attaque de la Chine est devenue brûlante. Le président Joe Biden a promis que les États-Unis tiendraient leur engagement de défendre Taïwan contre une telle attaque. Cependant, certains à Washington, comme Doug Bandow du Cato Institute, sont sceptiques quant à la prudence de cet engagement et trouvent qu’il serait dangereux de risquer un suicide national pour protéger Taïwan.
La question est de savoir pourquoi une Amérique lassée de la guerre voudrait risquer une confrontation avec la Chine – elle-même une puissance nucléaire – pour défendre une île peuplée de 24 millions d’habitants et située à environ 150 kilomètres au large des côtes chinoises. Cette attitude de scepticisme est partagée par certains politiques européens, dont le président Emmanuel Macron, qui a déclaré à Politico que le « grand risque » pour l’Europe serait de se retrouver « entraînée dans des crises qui ne sont pas les nôtres ».
Cependant, bien que la plupart des décideurs politiques européens ne soient pas prêts à s’impliquer directement dans un conflit pour Taïwan, leur attitude a une importance considérable, car elle aura une influence sur Pékin, qui doit soupeser les coûts économiques et diplomatiques d’une attaque éventuelle. Si les dirigeants européens et américains n’avaient pas de raison de s’inquiéter du sort de l’île, leur vie serait sans aucun doute plus simple. Mais une annexion de Taïwan par la force aurait des conséquences considérables.
En effet, cette annexion aurait une incidence sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, qui passent par Taïwan, et mettrait en danger la position des États-Unis, de l’Europe et des autres entreprises à travers le monde. De plus, cela pourrait conduire à une escalade vers un conflit plus large entre les États-Unis, l’Europe et la Chine.
Si l’Europe et les États-Unis prennent des mesures appropriées pour dissuader une telle attaque, cela pourrait renforcer leur capacité à faire face aux implications économiques potentielles d’une annexion, tout en montrant leur engagement en faveur de la défense des alliances militaires. Dans ce contexte, les récentes ventes d’armes de défense américaines à Taïwan – que la Chine considère comme une ingérence dans ses affaires intérieures – pourraient être considérées comme un moyen non seulement de protéger Taïwan, mais aussi de dissuader la Chine de mener une attaque.
En conclusion, alors que la question de savoir si les États-Unis devraient défendre Taïwan reste controversée, il est important que les dirigeants politiques américains et européens montrent leur engagement envers la défense des alliances militaires et dissuadent la Chine d’une attaque contre Taïwan. Cela peut être fait en prenant des mesures appropriées pour renforcer les liens économiques et commerciaux avec Taïwan, tout en continuant de vendre des armes de défense à l’île.