Pour la première fois en douze ans, le président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, s’est rendu au Japon pour rencontrer le Premier ministre Fumio Kishida. Cette rencontre historique marque un tournant dans les relations entre les deux pays, longtemps en froid en raison de contentieux historiques. En tant qu’alliés de Washington, la Corée du Sud et le Japon ont été amenés à revoir leurs relations dans le contexte de la menace nord-coréenne et la montée en puissance de la Chine.
Au cours d’une conférence de presse conjointe, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a annoncé la reprise des sommets réguliers entre les deux pays. Les sommets avaient été interrompus en 2011. Il a qualifié cette rencontre de “pas en avant pour construire de nouvelles relations” entre les deux États et d’aide à “surmonter les événements malheureux du passé”. Ces propos ont été relayés par la chaîne publique japonaise NHK.
Les deux États, voisins et poursuivant les mêmes intérêts, sont désormais des partenaires qui devraient collaborer l’un avec l’autre. Cette initiative permettra de renforcer la stabilité en Asie de l’Est et de faire face aux défis communs dans la région.
Cette évolution des relations entre la Corée du Sud et le Japon est une bonne nouvelle pour la région. Les tensions entre les deux pays remontent en effet à l’époque coloniale, lorsque le Japon a envahi et annexé la Corée en 1910. Les différends historiques touchent principalement la question du travail forcé coréen pendant la guerre, ainsi que le sort des femmes de réconfort, des femmes coréennes forcées à travailler dans les bordels de l’armée japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces questions ont longtemps été une source de conflit entre les deux pays.
Les tensions entre la Corée du Sud et le Japon ont également été alimentées par des différends territoriaux. Les deux pays revendiquent en effet la souveraineté sur les îles Dokdo/Takeshima, situées entre eux.
Toutefois, les menaces régionales ont entraîné une réévaluation des priorités géopolitiques et amené les deux pays à entamer un rapprochement. L’agression de la Corée du Nord et la montée en puissance de la Chine ont été des éléments déterminants dans ce rapprochement.
La Corée du Sud et le Japon sont deux des principaux alliés des États-Unis en Asie de l’Est. Cette initiative de rapprochement pourrait donc être bénéfique pour Washington, qui cherche à renforcer sa présence dans la région et à contenir la Chine.
Dans l’ensemble, cette rencontre entre les dirigeants de la Corée du Sud et du Japon marque un tournant dans les relations entre les deux pays. Bien qu’il reste encore des différends historiques et territoriaux à régler, ce rapprochement est une bonne nouvelle pour la stabilité de la région. Il permettra également de faire face aux défis communs et d’améliorer la coopération entre les deux pays.