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pour Abderrazak Khairi, bourreau du Portugal en 1986, « le Maroc peut créer la surprise »

pour Abderrazak Khairi, bourreau du Portugal en 1986, « le Maroc peut créer la surprise »


Les footballeurs marocains Mustapha Biaz et Badou Zaki fêtent leur victoire face au Portugal lors de la Coupe du monde au Mexique, le 11 juin 1986.

Son doublé contre le Portugal à la Coupe du monde de 1986 au Mexique avait envoyé le Maroc au deuxième tour et la Seleçao à la maison : Abderrazak Khairi croit en un nouvel exploit des Lions de l’Atlas contre la bande à Cristiano Ronaldo, samedi 10 décembre en quart de finale du Mondial au Qatar. « Face au Portugal, le Maroc est capable de créer la surprise », prédit l’ex-international marocain, principal artisan de la victoire surprise contre le Portugal (3-1) il y a trente-six ans. « La mission ne sera pas facile mais j’y crois », assure Abderrazak Khairi, 60 ans, dans un entretien téléphonique avec l’AFP depuis le Qatar, où il officie comme consultant auprès d’une chaîne arabe.

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Le 11 juin 1986, il fut élevé au rang de héros après avoir crucifié les Portugais en inscrivant un doublé lors du dernier match de la phase de poules. Un triomphe historique qui avait permis au Maroc de devenir la première équipe africaine et arabe à se hisser en huitièmes de finale d’une Coupe du monde. Si les hommes de Walid Regragui l’emportent samedi, les Lions de l’Atlas deviendront la première équipe africaine à atteindre la demi-finale d’un Mondial. « Après les deux matchs nuls contre la Pologne et l’Angleterre, la pression était à son comble », se remémore l’ex-ailier gauche, qui jouait avec le numéro 17 : « Le Portugal était redoutable, mais on portait les espoirs d’un peuple, d’un continent et de tout le monde arabe. Mentalement, ce n’était pas facile, mais on voulait tout donner. »

Abderrazak Khairi, en état de grâce, avait ouvert le score à la 19e minute et doublé la marque huit minutes plus tard à peine, avant qu’Abdelkrim Merry alias « Krimau » ne marque un troisième but à la 62e minute. La Seleçao avait sauvé l’honneur à la 80e par Diamantino Miranda. Cet exploit, toujours vivace dans la légende du football marocain, est aujourd’hui évoqué par les fans qui rêvent d’une nouvelle victoire samedi, après avoir vu les Lions éliminer l’Espagne aux tirs au but en huitièmes de finale mardi.

« C’est comme si c’était hier »

« Quand j’ai marqué les deux buts, ma joie était indescriptible. Ces mêmes joueurs qu’on regardait à la télé, on a réussi à les battre », se souvient encore l’ancienne icône des FAR de Rabat, le club de l’armée marocaine, dont il était devenu entraîneur : « Quand j’en parle, je suis instinctivement submergé d’un formidable flot d’émotions. Les souvenirs sont intacts, c’est comme si c’était hier. » Après la prouesse face aux Portugais, tout le Maroc avait jubilé comme il l’a fait après la victoire de mardi contre la Roja. « Personne ne croyait en nous, mais on l’a fait ! », exulte fièrement Abderrazak Khairi tant d’années plus tard.

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Le Maroc, dirigé alors par le Brésilien José Faria, s’inclinera ensuite face à l’Allemagne au deuxième tour au Mexique, sur un coup franc de Lothar Matthäus à la 88e minute. Malgré la défaite, les Lions sortiront de la compétition la tête haute. « On a gagné l’amour du public et on a surtout ouvert la voie à une plus importante représentation des nations africaines en Coupe du monde », se félicite Abderrazak Khairi. Au Mondial suivant, en Italie, le Cameroun est entré à son tour dans l’histoire en devenant la première équipe africaine à atteindre les quarts, avant le Sénégal en 2002. En 2010, le Ghana a échoué à la porte des demi-finales lors d’un match épique – et controversé – contre l’Uruguay.

« Il n’y a pas d’impossible dans le football, c’est ça la magie de ce sport. Aujourd’hui, la sélection marocaine le prouve, avertit l’ex-attaquant marocain. Certes, cette équipe marocaine est différente [de la nôtre] car le football a beaucoup évolué en trente-six ans, mais sa constante est la détermination et l’envie de représenter au mieux son pays. Et les joueurs le font à merveille. » Dernier facteur déterminant, les supporteurs : « Jouer dans un pays arabe avec une présence soutenue du public marocain est une bénédiction. J’espère qu’ils iront le plus loin possible ! »

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Le Monde avec AFP

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