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Parkinson et le pagayeur à contre-courant

Parkinson et le pagayeur à contre-courant


Guillaume Brachet a remonté une centaine de kilomètres du fleuve à contre-courant.

Il existe deux façons de parcourir la Loire en kayak, d’une extrémité à l’autre. La première : dans le sens du courant. La seconde : dans le sens opposé, de l’aval vers l’amont. Autrement plus exigeante pour les biceps, cette dernière option est celle choisie par Guillaume Brachet, dont le défi sportif s’est achevé jeudi 17 novembre, à Roanne (Loire).

Insolite défi, au demeurant, que le sien : chercheur et pharmacien de formation, ce consultant en innovation pharmaceutique s’était lancé dans cette remontée du fleuve, début octobre, dans le but de financer un brevet de traitement – de son invention – contre la maladie de Parkinson, dont il est lui-même atteint. Généralement associée au grand âge, l’affection chronique peut également se développer chez des personnes jeunes, comme on tend à l’oublier. Ralenti dans ses gestes du quotidien, Guillaume Brachet en sait quelque chose : il a 34 ans.

Baptisé « Parkinson-sur-Loire », son projet repose, au départ, sur un concept… métaphorique. « Pagayer à contre-courant revient à lutter contre quelque chose qui progresse inexorablement, ce qui est le cas d’une maladie neurodégénérative. La seule façon de freiner son évolution est d’avancer, toujours avancer. Si l’on s’arrête, on recule », explique le kayakiste amateur. Noble sur le papier, l’analogie s’est malheureusement heurtée à l’instabilité d’un fleuve sauvage et bien difficile à apprivoiser. Parti de Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique), Guillaume Brachet espérait naviguer entre 60 et 80 kilomètres par jour à bord de son embarcation en carbone époxy – non pas un kayak stricto sensu mais une pirogue hawaïenne avec flotteur latéral. « C’était très ambitieux, très naïf », est-il bien obligé d’admettre aujourd’hui.

Une cagnotte en ligne

Le fort courant – d’une vitesse comprise entre 6 et 15 km/h – l’a ainsi contraint à raccourcir ses étapes et à rallonger les sauts de puce initialement prévus en Touraine, auprès de sa famille et de son travail. Au lieu des 725 kilomètres escomptés, l’homme n’en aura finalement parcouru qu’une centaine à la force des bras. Mais est-ce bien là l’essentiel, pour celui dont la vie a basculé un matin d’octobre 2018 ? Quand le neurologue lui a annoncé qu’il était atteint de la maladie de Parkinson, Guillaume Brachet se souvient avoir demandé à « [s]’allonger par terre » dans son cabinet, face à la violence du choc. « Il m’a fallu trois ans pour m’en remettre, au point d’être incapable pendant cette période de me faire suivre par un psychologue », raconte-t-il.

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