Le Parlement ougandais vote une loi anti-homosexualité
Le 20 décembre 2013, le Parlement ougandais a voté une loi répressive contre les homosexuels prévoyant des peines de prison, allant jusqu’à la détention à perpétuité pour les personnes entretenant des relations homosexuelles. Cette loi, intitulée « l’Acte Anti-Homosexualité », a suscité de nombreuses réactions de la part de la communauté internationale, qui a condamné cette mesure discriminatoire.
Les députés ougandais ont voté cette loi à une large majorité (176 voix pour, 0 contre et 1 abstention), lors d’une séance tumultueuse. Les défenseurs des droits de l’homme ont qualifié cette loi de « draconienne », affirmant qu’elle stigmatisait encore plus les homosexuels dans un pays où ils font déjà face à de nombreuses discriminations.
Des peines lourdes pour les homosexuels
Selon la nouvelle loi, toute personne entretenant des relations homosexuelles risque une peine de prison allant jusqu’à 14 ans. Les personnes coupables d’afficher publiquement leur homosexualité, de soutenir une organisation LGBT ou de promouvoir l’homosexualité risquent quant à elles une peine de prison allant jusqu’à 7 ans. Les personnes coupables de récidive risquent la détention à perpétuité.
Le texte prévoit également que tout citoyen qui aurait connaissance de l’existence d’individus homosexuels doit les dénoncer à la police, sous peine d’être lui-même poursuivi.
Des réactions internationales fortes
De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer cette décision du Parlement ougandais. Les États-Unis ont d’ores et déjà menacé de revoir leur aide financière à l’Ouganda, qui est l’un des principaux bénéficiaires de l’aide américaine. Le Canada et la France ont quant à eux fermement condamné cette mesure jugée discriminatoire.
Plusieurs ONG ont également dénoncé cette loi, qualifiée d' »aberration juridique » par Amnesty International. Certains observateurs estiment que cette loi a été votée dans le contexte d’une « surenchère morale » de la part des autorités ougandaises, qui cherchent à s’attirer les faveurs des mouvements conservateurs religieux.
Les homosexuels ougandais dans l’insécurité
Cette loi va mettre les homosexuels ougandais en danger. En effet, ils risquent désormais d’être victimes de violences et de discriminations de la part de la population, qui considère l’homosexualité comme un tabou. Certaines ONG ont d’ores et déjà signalé une hausse des actes homophobes en Ouganda depuis l’annonce du vote de cette loi.
Les organisations de défense des droits de l’homme redoutent également que cette loi n’encourage les autorités à poursuivre et harceler les homosexuels, les stigmatisant davantage. Selon les défenseurs des droits de l’homme, cette loi est un retour en arrière pour la lutte contre les discriminations en Ouganda.
Une régression pour les droits de l’homme
Cette loi est un coup dur pour les défenseurs des droits de l’homme en Ouganda, qui se battent depuis plusieurs années pour faire reconnaître la liberté de choix sexuelle. L’Ouganda était déjà l’un des pays les plus hostiles aux homosexuels d’Afrique, et cette nouvelle loi ne fera qu’accentuer les discriminations.
La lutte contre les discriminations est une lutte de longue haleine en Ouganda, mais cette loi sonne comme une régression pour les homosexuels. Les organisations de défense des droits de l’homme appellent à la mobilisation internationale pour faire pression sur les autorités ougandaises afin de faire abroger cette loi discriminatoire.