La saison des assemblées générales (AG) a commencé et certaines sociétés ont déjà annoncé leur engagement pour la cause environnementale. Des ONG et des actionnaires militants sont déterminés à perturber ces réunions en les accusant de ne pas faire assez pour le combat climatique. En imitant Shakespeare, les membres de Fossil Free London ont fait irruption à la grand-messe londonienne de Barclays, appelé le « plus gros financier européen de carburants fossiles ». Ces mêmes militants avaient perturbé BP six jours auparavant, certains actionnaires s’opposant également à leur décision de ralentir le rythme de leur transition énergétique.
« Tout est bon pour continuer à soutenir les entreprises qui prévoient encore de développer de nouveaux projets de production et de transport de pétrole et de gaz », a dénoncé Reclaim Finance. Cette action est en contradiction avec les recommandations des Nations Unies ou de l’Agence internationale de l’énergie pour respecter l’Accord de Paris sur le climat de 2015.
L’association invite les personnes à manifester lors des AG et met en avant des représentants de communautés touchées par les énergies fossiles, venus défendre la « justice sociale et climatique ». Elle vise les grands acteurs de la finance tels que BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, AXA, le réassureur Scor et le gestionnaire d’actifs Amundi, convaincus que l’économie ne pourra pas se passer d’hydrocarbures avant 2050 au plus tôt.
Néanmoins, la cible principale reste TotalEnergies, la plus grande entreprise française en termes de chiffre d’affaires. Son PDG, qui a l’habitude d’AG perturbées, ne refusera pas le débat le 26 mai prochain. Patrick Pouyanné soumettra au vote une résolution de minoritaires exigeant des objectifs plus ambitieux sur les émissions de CO2 liées aux produits vendus à ses clients (scope 3), « dans l’intérêt du dialogue actionnarial ». Tout en appelant à la rejeter pour l’intérêt de l’entreprise.
À l’heure actuelle, les militants environnementaux estiment que de nombreuses entreprises – dont TotalEnergies – ne font pas assez pour respecter les objectifs climatiques de l’Accord de Paris. Les ONG et les actionnaires militants veulent pousser les entreprises à abandonner complètement les énergies fossiles et à déployer des stratégies plus efficientes sur le long terme pour lutter contre le réchauffement climatique.
En fin de compte, ces conflits montrent un fossé croissant entre les entreprises qui commencent à prendre des mesures pour réduire leur empreinte environnementale et les militants environnementaux qui exigent un changement radical dans la politique des entreprises. Il est clair que ces deux groupes auront besoin de travailler ensemble pour effectuer une transition efficace et respectueuse de l’environnement dans l’industrie mondiale.