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Mohamed Ben Hammam, le corrupteur qatari tombé dans l’oubli

Mohamed Ben Hammam, le corrupteur qatari tombé dans l’oubli


Mohamed Ben Hammam, en mars 2011.

Le Qatari Mohamed Ben Hammam assistera-t-il au match d’ouverture du Mondial 2022, le 20 novembre, entre « son » équipe nationale et l’Equateur, dans la loge royale de l’Al Bayt Stadium d’Al-Khor ? Il est peu probable que le milliardaire et ex-président (2002-2011) influent de la Confédération asiatique de football (AFC), 73 ans, sorte de l’ombre à l’occasion du tournoi organisé dans son pays.

Réduit au silence tant par l’émir Tamim Ben Hamad Al Thani que par son père et prédécesseur Hamad depuis sa suspension à vie en décembre 2012 par la Fédération internationale de football (FIFA) pour « conflits d’intérêts », M. Ben Hammam dit « MBH » est pourtant le grand architecte de la victoire dans les urnes de l’émirat, le 2 décembre 2010, lors du vote d’attribution du Mondial.

« Sans “MBH”, on ne saurait pas comment écrire FIFA au Qatar, sourit Guido Tognoni, ex-conseiller de l’ex-président de la FIFA (1998-2015), Sepp Blatter. Qui d’autre que lui aurait pu apporter le Mondial au Qatar ? »

Lire aussi FIFA : Ben Hammam, le Qatari à la croisée de tous les scandales

Au cœur de la myriade d’affaires de malversation qui ont secoué la FIFA, dont il fut vice-président, accusé par les médias outre-Rhin d’avoir favorisé l’achat de voix lors de l’attribution controversée du Mondial 2006 à l’Allemagne, « MBH » passe pour le grand corrupteur et le lobbyiste de l’ombre par excellence.

« Il a fait son devoir et obéi à l’émir »

Longtemps allié et successeur putatif de Sepp Blatter, disposant un temps d’un « compte bancaire courant » à la FIFA, selon un rapport interne consulté par Le Monde, « MBH » a vu sa carrière bouleversée par le dessein de l’émir Hamad Ben Khalifa Al Thani, en 2008, d’obtenir le Graal : l’organisation par le Qatar du Mondial.

D’abord opposé à cette candidature et sceptique quant aux chances de son pays de l’emporter, M. Ben Hammam a dû se plier aux injonctions de son souverain. S’engouffrant dans la brèche ouverte par la FIFA de l’attribution simultanée des éditions 2018 et 2022 du Mondial, propice aux marchandages, il s’est employé durant près de deux ans à convaincre, par tous les moyens, ses collègues du comité exécutif de la FIFA de voter pour son pays.

« “MBH” avait les liens internationaux. Il était plus important que le pape à l’époque », commente M. Tognoni.

« Il a fait son devoir et obéi à l’émir, commente M. Tognoni. La campagne du Qatar en 2010 a été unique et parfaite : les Qataris, plus riches que les autres candidats, ont utilisé tous les chaînons diplomatiques, personnels, économiques. “MBH” avait les liens internationaux. Il était plus important que le pape à l’époque. Tous les membres du comité exécutif de la FIFA allaient en pèlerinage pour lui parler. » Renvois d’ascenseur, pots-de-vin, échanges de vote avec les pays candidats à l’organisation du Mondial 2018… « MBH » se démultiplie en coulisses pour tenter de séduire ses collègues.

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