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Marine Le Pen tente de ramener le Rassemblement national sur la route de la normalisation

Marine Le Pen tente de ramener le Rassemblement national sur la route de la normalisation


Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN) à l’Assemblée, rejoint le nouveau président du parti, Jordan Bardella, après son discours d’investiture lors du congrès du RN, à Paris, le 5 novembre 2022.

Remettre un peu d’ordre : le Rassemblement national (RN) a tenté en vingt-quatre heures de s’appliquer ce qu’il professe pour le pays, après cinq jours ayant compromis son entreprise de dédiabolisation. Le hurlement xénophobe du député de Gironde Grégoire de Fournas – qui intimait aux migrants secourus en mer de « retourn[er] en Afrique » pendant les questions au gouvernement, jeudi 3 novembre, suivi de la dénonciation de résurgences identitaires en plein congrès, samedi, ont largement terni l’élection de Jordan Bardella à la présidence du RN. Il y avait urgence à clore une séquence que le parti assure insignifiante sur le plan électoral et montée en épingle par les médias et ses adversaires politiques.

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La polémique autour des propos de Grégoire de Fournas, dont plusieurs tweets racistes ont depuis été exhumés, serait si insignifiante que le RN fait tout pour qu’elle ne se répète pas. Mardi matin, en réunion de groupe, les députés et leurs collaborateurs ont été vivement sermonnés par Marine Le Pen et Jordan Bardella. « On n’est pas là pour se faire plaisir », leur a lancé la cheffe du groupe, constatant visiblement que ses députés, fort intimidés cet été, commençaient à prendre leurs aises. Or, ce qui « fait plaisir » à certains députés RN ne colle pas forcément avec le visage avenant que le parti prétend afficher.

« Nous sommes à une marche du pouvoir. Cette marche, nous pouvons la franchir comme la rater, a dit Jordan Bardella aux députés, comme il l’a répété le lendemain à la presse. Quand on est un député, on ne s’appartient pas, on appartient à la critique, on appartient à ses électeurs. (…) Je les ai appelés à la prudence et à la responsabilité, s’agissant de propos qui peuvent être tenus ou de tweets. »

Troupe silencieuse

Une question de forme, donc, et non de fond. Le parti assume sa doctrine sur les migrants secourus en mer. Il a même désigné porte-parole la députée des Alpes-Maritimes Alexandra Masson, qui, trois jours plus tôt à la tribune de l’Assemblée nationale, affirmait au sujet de la Société nationale de sauvetage en mer : « Son but premier est de sauver des vies en mer et non d’aller y chercher toujours plus de migrants. »

Preuve s’il en fallait de l’autorité incontestée de Marine Le Pen sur son groupe, c’est une troupe silencieuse qui a assisté aux questions au gouvernement l’après-midi même. Ni geste hostile ni interpellation, et un contrôle de soi de maîtres zen face aux piques des ministres de l’intérieur et de la justice, Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti.

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