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« L’urbanisme relationnel » au secours de la solitude des grandes villes

Pourquoi la France s’accroche à des ilots inhabités ?


La sociabilité urbaine favorise les rencontres au-delà du cercle familial et du travail. C’est la magie de la ville. Plusieurs études montrent cependant une corrélation entre anxiété, stress, voire dépression, et vie citadine. Selon la Fondation FondaMental, l’Europe compte deux fois plus de personnes atteintes de schizophrénie en ville qu’en milieu rural. C’est aussi en ville que le nombre de personnes vivant seules est le plus élevé, induisant un sentiment de solitude, source de troubles addictifs.

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« Ce phénomène est très souvent lié au fait de ne pas ou plus avoir de soutien social autour de soi, souligne l’anthropologue urbaine Sonia Lavadinho. Et il ne touche pas que les personnes âgées : à toute période de la vie, on peut en être affecté. Cela renvoie notamment à l’espace public. » De fait, la proximité spatiale ne s’accompagne pas nécessairement d’une proximité sociale, la ville ne disposant pas toujours d’espaces favorables aux liens, aux échanges.

« Restauration psychologique »

« Un urbanisme bénéfique pour la santé mentale intègre et se réconcilie avec le vivant, la biodiversité », relève Pablo Carreras. Le consultant en urbanisme, mobilité et santé, au sein du bureau d’études et de conseil en aménagement du territoire Codra, ajoute : « Au-delà des parcs et des jardins auxquels il faut pouvoir avoir accès, il importe d’intégrer la végétation dans la conception même des quartiers. S’immerger dans un espace vert apporte un sentiment d’apaisement, même après une journée stressante. »

D’autant que la nature engendre la ville de la surprise. « La plupart du temps, on est pris par la routine du quotidien. La nature suscite au contraire des attentions, des émotions spontanées, souligne Etienne Régent, architecte urbaniste de L’Atelier architectes. Ce qui aide la restauration psychologique. » Elle favorise aussi les rencontres. « Les arbres, les îlots de fraîcheur, où jeunes et moins jeunes peuvent s’installer, retissent notre capacité à vivre ensemble. Le patrimoine végétal apporte un bien-être immédiat », appuie Sonia Lavadinho.

Aux abords des espaces verts, mais aussi dans les rues dotées de façades ouvertes et animées, les citoyens ressentent une émotion positive. « Le problème est que, depuis cinquante ans, nous fabriquons des quartiers ennuyeux, relève l’architecte David Mangin. Les rues sont constituées de pieds d’immeubles occupés par des commerces qui fonctionnent plus ou moins bien, par des logements obscurs, par des entrées de parking, auxquels viennent s’ajouter les clôtures et autres systèmes de sécurité physiques ou numériques. »

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