L’IRAN A ÉRIGÉ UN MUR DE 10 KM À LA FRONTIÈRE AVEC L’AFGHANISTAN
Depuis la prise de pouvoir par les talibans à Kaboul en 2021, le flux de migrants afghans vers l’Iran n’a cessé d’augmenter. Selon les derniers chiffres du gouvernement publiés en août, le pays accueille plus de 2,7 millions de réfugiés afghans en situation régulière, ce qui représente 97% de tous les migrants légaux. Ces chiffres ne prennent cependant pas en compte le nombre total de migrants afghans présents sur le sol iranien, estimé par un député à entre six et sept millions.
UNE FRONTIÈRE DE PLUS DE 900 KM
L’Iran partage avec l’Afghanistan une frontière de plus de 900 kilomètres, ce qui en fait l’une des plus longues frontières terrestres du pays. Face à l’afflux massif de migrants, les autorités iraniennes ont décidé de prendre des mesures strictes pour contrôler les entrées et sorties du pays. C’est ainsi que le général Nemati a annoncé la construction d’un mur de 10 kilomètres à la frontière avec l’Afghanistan, dans le but de renforcer la sécurité dans les zones frontalières.
UNE FERMETURE "COMPLÈTE" DES FRONTIÈRES
Le 9 septembre, le ministre de l’Intérieur, Eskandar Momeni, a annoncé la fermeture "complète" des frontières de l’Iran, déclarant que le pays n’était plus en mesure d’accueillir un si grand nombre d’immigrants afghans. Cette décision intervient dans un contexte où l’Iran fait face à des tensions économiques et sociales croissantes, rendant difficile la prise en charge de millions de réfugiés.
UNE MESURE CONTROVERSÉE
La construction de ce mur à la frontière avec l’Afghanistan a suscité des réactions mitigées. Si certains soulignent l’importance de renforcer la sécurité et de contrôler les flux migratoires, d’autres critiquent cette mesure, la qualifiant d’inhumaine et contraire aux principes de solidarité et d’accueil des réfugiés. En effet, l’Iran a traditionnellement été un terre d’accueil pour de nombreux réfugiés fuyant les conflits dans la région.
UNE SITUATION COMPLEXE
La question des migrants afghans en Iran soulève de nombreuses problématiques liées à la politique migratoire, à la sécurité nationale et aux droits de l’homme. Alors que le flux de réfugiés ne montre aucun signe de ralentissement, le gouvernement iranien se trouve face à un dilemme complexe. Comment concilier impératifs de sécurité et de contrôle des frontières avec des considérations humanitaires et de solidarité internationale ?
UNE LUTTE CONTRE L’INSÉCURITÉ
La construction de ce mur à la frontière avec l’Afghanistan s’inscrit dans une volonté des autorités iraniennes de lutter contre l’insécurité dans les zones frontalières. En effet, ces régions sont souvent le théâtre de trafics en tous genres, de passages clandestins et d’activités terroristes. En renforçant la surveillance et en limitant les mouvements de population, l’Iran espère pouvoir mieux contrôler ces risques et protéger sa souveraineté.
DES DÉFIS À RELEVER
La situation des migrants afghans en Iran pose également des défis humanitaires et socio-économiques. Bien que le pays ait déjà accueilli des millions de réfugiés, les conditions de vie de ces populations restent précaires, avec un accès limité à l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé. La construction d’un mur à la frontière ne résoudra pas ces défis structurels, qui nécessitent une approche globale et une coopération internationale.
UNE IMPASSE À SURMONTER
Face à cette impasse, l’Iran se trouve à un tournant crucial de sa politique migratoire. Entre impératifs de sécurité nationale, pressions économiques et enjeux humanitaires, le pays doit trouver un équilibre fragile pour gérer la crise des migrants afghans. La construction d’un mur à la frontière n’est qu’une mesure parmi d’autres, et elle souligne les tensions et les compromis auxquels les autorités iraniennes sont confrontées.
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