Publié le 29 juil. 2022 à 9:20Mis à jour le 29 juil. 2022 à 10:36
Pas de répit pour l’inflation. En juillet, les prix à la consommation se sont envolés de 6,1% sur un an après avoir progressé de 5,8% au mois de juin selon l’estimation provisoire publiée ce vendredi par l’Insee. Du jamais vu depuis le milieu des années 80.
L’inflation gagne toute l’économie. Elle touche de plus en plus les services dont les prix augmentent de 3,9% sur un an, les produits manufacturés (+2,9%) et les produits alimentaires. Sur un an, ces derniers enregistrent désormais une hausse tarifaire de 6,7%, soit plus que l’inflation générale.
Encore en hausse de près de 29%, les prix de l’énergie ralentissent néanmoins, reflet de la baisse récente des cours du pétrole. Sur un mois, les prix à la consommation n’augmentent plus que de 0,3% contre +0,7% en juin également assagis par les rabais proposés pendant les soldes. Un signe avant-coureur d’une possible accalmie.
L’impact positif de la ristourne à 30 centimes
Aujourd’hui, les économiste pensent que la hausse des prix dans l’Hexagone va ralentir plus vite qu’attendu. « La loi sur pouvoir d’achat et l’assagissement probable des cours du pétrole compte tenu de la conjoncture internationale devraient permettre à la France d’ éviter un pic d’inflation à 7% en septembre », assure Ana Boata, chef économiste d’Allianz Trade.
Alors que le « bouclier tarifaire » sur les prix de l’énergie, ainsi que la remise à la pompe permettent déjà à la France d’avoir une inflation inférieure aux autres pays de la zone euro, le renforcement de la ristourne à la pompe de 18 centimes à 30 centimes en septembre pourrait elle aussi avoir un effet vertueux.
« Si cette mesure se concrétise cela pourrait abaisser de quelques dixièmes de point le niveau de l’inflation » calcule Julien Pouget, chef économiste de l’Insee. « L’impact du rabais de 18 centimes avait été évalué à 0,4 point en moins sur le glissement annuel d’ensemble des prix, en avril et en mai », rappelle-t-il.
La dégradation de la conjoncture internationale – contraction de l’activité américaine , ralentissement en Chine et dans la zone euro – devrait également contribuer à calmer les prix. « Les cours du Brent se sont un peu assagis, et pourraient éventuellement continuer de baisser, sur fond de perspectives économiques mondiales assez incertaines », confirme l’économiste de l’Insee pointant aussi « une détente déjà perceptible sur les prix du blé et de certaines matières premières ». Et « les enquêtes de conjoncture montrent un ralentissement des anticipations de hausses des prix dans l’industrie », ajoute-t-il.
Un reflux de l’inflation relancera-t-il la consommation des ménages, en berne depuis le début de l’année ? C’est en tous cas le scénario de certains économistes. « Si l’inflation se calme, les ménages devraient se remettre à dépenser au cours des prochains mois. Et ce d’autant que les nouveaux dispositifs en cours d’examen au Parlement vont soutenir le pouvoir d’achat », relève ainsi Stéphane Colliac chez BNP-Paribas. « Pour autant, la consommation des ménages ne devrait pas retrouver son niveau d’avant crise qu’à la mi 2023 », prévient-il.