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« Les ultra-riches ont tout intérêt à orienter les politiques climatiques »

« Les ultra-riches ont tout intérêt à orienter les politiques climatiques »



Dans son nouvel ouvrage intitulé « Fin du monde et petits fours », Edouard Morena, maître de conférences en science politique à l’University of London Institute in Paris, s’interroge sur la façon dont certains membres de la « jet-set climatique » promotionnent le capitalisme vert. Selon l’auteur, plutôt que de se concentrer sur le mode de vie extravagant de ces ultra-riches, nous devrions plutôt nous pencher sur leur rôle en tant qu’investisseurs et détenteurs d’actifs acquis grâce à l’exploitation des ressources naturelles.

Plusieurs personnalités de la jet-set climatique, notamment Jeff Bezos, Michael Bloomberg, Bill Gates, Leonardo DiCaprio, Arnold Schwarzenegger et Al Gore, s’expriment aujourd’hui contre le capitalisme fossile. Selon eux, le système doit être réformé, mais est le mieux à même de nous conduire vers un monde bas carbone, en s’appuyant sur les mécanismes de marché, les technologies et les innovations, au détriment des questions de justice sociale.

Pourtant, les responsabilités des ultra-riches ne se limitent pas à leurs investissements dans des actifs exposés au risque climatique, mais également à la façon dont ils utilisent leur pouvoir pour orienter les choix politiques en matière de transition bas carbone. En concentrant leurs efforts sur la réforme du capitalisme, ils laissent de côté les besoins des populations les plus pauvres.

La crise climatique n’a pas de frontière et touche tout le monde, y compris les ultra-riches. Même en construisant des bunkers de luxe au fin fond de la Nouvelle-Zélande, ils ne pourront pas ignorer l’impact de la crise climatique sur leurs investissements immobiliers ou sur leurs investissements dans des entreprises exposées à des événements extrêmes. C’est pourquoi il est crucial que les ultra-riches s’impliquent dans le débat sur le climat et travaillent à orienter les politiques dans la bonne direction.

Ainsi, plutôt que de se focaliser sur les moyens de transport de la jet-set climatique, nous devrions plutôt nous pencher sur la façon dont elle tente d’imposer sa vision du monde. Pour Edouard Morena, nous devrions créer un mouvement social global visant à mettre en place une transition juste vers une économie écologique, en nous concentrant sur la réduction des émissions de carbone et sur la redistribution des richesses.

En fin de compte, la lutte contre le changement climatique nécessite une approche collective impliquant toutes les couches de la société, plutôt qu’une vision imposée par une élite autoproclamée. N’oublions pas que la planète sera touchée de manière disproportionnée par la crise climatique, cruelle ironie pour une élite qui a bâti sa fortune en exploitant les ressources naturelles de la planète.

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