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les Occidentaux et Moscou se renvoient la responsabilité

les Occidentaux et Moscou se renvoient la responsabilité


Une peinture murale représente le tracé du pipeline Nord Stream 1 entre la Russie et l’Allemagne. A Lubmin, en Allemagne, le 20 juillet 2022.

Utiliser l’arme du gaz pour entretenir la guerre des nerfs. Cinq jours après avoir partiellement rouvert, le 21 juillet, le robinet de Nord Stream, qui avait été coupé pendant dix jours pour maintenance, Moscou va de nouveau quasiment le refermer. A partir du mercredi 27 juillet, seulement 33 millions de mètres cubes de gaz circuleront dans ce pipeline reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique, a annoncé, lundi 25 juillet, le géant gazier russe Gazprom. Ce volume ne représente que 20 % des capacités de Nord Stream.

Cette décision n’est qu’une demi-surprise. Mercredi 20 juillet, le président russe, Vladimir Poutine, avait prévenu que, si la Russie ne récupérait pas une turbine envoyée en réparation au Canada mais qui ne lui a toujours pas été livrée à cause des sanctions qui la visent depuis la guerre en Ukraine, le gazoduc ne fonctionnerait plus qu’à un cinquième de ses capacités. Mi-juin, déjà, Moscou avait invoqué la même raison pour justifier un premier serrage de vis : depuis cette date, à l’exception des dix jours de coupure totale liés à sa maintenance, Nord Stream n’acheminait déjà plus vers l’Allemagne que 40 % du gaz qui circulait auparavant dans ses tuyaux.

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La réaction de Berlin n’a pas tardé. « Selon nos informations, il n’y a aucune raison technique de réduire les livraisons », a déclaré le ministère allemand de l’économie dans l’heure qui a suivi la décision de Gazprom. Le groupe Siemens Energy, chargé de l’entretien de la turbine, a également assuré ne voir « aucun lien entre la turbine et les réductions de gaz mises en œuvre ou annoncées ». La nouvelle a provoqué une hausse immédiate du prix du mégawattheure de gaz naturel. Lundi après-midi, celui-ci est passé de 168 à 179 euros sur le marché néerlandais TTF, qui sert de référence en Europe. En juillet 2021, son cours était de 40 euros, près de cinq fois moins de celui d’aujourd’hui.

La « saga des turbines »

Si elle n’est qu’un prétexte utilisé par Moscou pour justifier la baisse des quantités de gaz acheminées par Nord Stream, la « saga des turbines », comme l’a baptisée l’hebdomadaire Der Spiegel, n’en est pas moins redoutablement efficace, à en juger par le climat d’incertitude qu’elle entretient dans les pays européens qui dépendent le plus du gaz russe.

Voir en graphiques : Quel est le niveau de dépendance des pays européens au gaz et au pétrole russe ?

C’est notamment le cas de l’Allemagne. Même si, depuis juin, le gaz importé de Russie ne représente plus que 26 % de l’ensemble de ses approvisionnements en gaz, contre 55 % avant la guerre en Ukraine, déclenchée le 24 février, la décision de Gazprom a de quoi fortement inquiéter outre-Rhin. Il y a déjà quelques jours, l’Agence fédérale des réseaux avertissait que les objectifs fixés par la nouvelle loi sur le stockage du gaz, qui impose que les réserves du pays soient remplies à 75 % au 1er septembre et 90 % au 1er novembre, seraient difficilement atteignables si Nord Stream ne tournait qu’à 40 % de ses capacités. C’était avant que Gazprom annonce, lundi, que les livraisons seraient encore diminuées de moitié.

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